Une maison que connaît bien Assani Saindou Bamcolo pour l’avoir présidé de 2014 à 2020. Une gestion qui avait été critiquée par la Chambre régionale des Comptes, évoquant une « gouvernance défaillante » et de « graves dysfonctionnements », avec en tête de liste l’absence de mise en concurrence lors de marchés publics qui avait valu une première garde à vue à son président en décembre 2019, puis une enquête du Parquet national financier.
Son recrutement de Cyrille Hamilcaro, ancien maire de Saint-Louis (La Réunion) en 2018 comme chargé de mission, avait également fait l’objet d’une enquête. Le maire de Koungou a par ailleurs fait l’objet d’une nouvelle garde à vue pour des raisons identiques de saucissonnage de marchés publics le mois dernier.
Une reprise en main de la collecte des déchets par la CAGNM où la commune de Koungou est majoritaire nous a donc incité à interroger l’intéressé sur sa vision de la compétence que la CAGNM a récupérée. Car l’enjeu est énorme, Koungou étant la commune la plus fortement contributive au SIDEVAM976, qui ne collecte pas sur la zone Mamoudzou-Dembéni, la CADEMA exerçant la compétence. « Au regard de l’état des routes où s’entassent les déchets, nous souhaitons en effet exercer cette compétence, nous ne pouvons pas continuer comme ça. »
« Le ramassage en Régie, c’est impossible! »
Pourtant le duo Houssamoudine Abdallah et Chanoor Cassam, le premier à la présidence du Syndicat et le second à la direction, générale, ne ménage pas sa peine pour relever un SIDEVAM mal en point dont ils ont hérité. Tout en encaissant crise sur crise, avec le blocage de l’île il y a un mois pour ce qui est de la dernière.
Ce retrait de recettes majeures ne peut que les plomber, faisons-nous remarquer à Assanib Saindou Bamcolo, « nous travaillons avec eux pour que cela soit progressif, mais je sais pour l’avoir vécu qu’assurer le ramassage en régie, c’est impossible. Les agents ne sont pas assez formés et le taux d’absentéisme de leur part est très élevé, dès fois c’est tous les jours. Et le territoire à couvrir est trop vaste pour le SIDEVAM. Nous avons les moyens financiers te technique pour mettre en place cette collecte », assure-t-il. A suivre donc. Le problème se pose uniquement sur la collecte, puisque la partie traitement est assurée par le SIDEVAM qui les expédie des quais et transfert à l’installation de stockage de déchets non dangereux de Dzoumogne.
A.P-L.