Les annonces précèdent l’arrivée de la ministre en raison d’un contretemps dans l’agenda : l’avion de Marie Guévenoux a atterri à 17h30, avec plusieurs heures de retard, possiblement en raison de météo pluvieuse. De sorte que son interview donné au Point parait avant même qu’elle ait posé un pied à Mayotte.
Invitée au JT de Mayotte la 1ère, la ministre confirme l’information selon laquelle le projet de loi constitutionnel et le projet de loi Urgence pour Mayotte seront présentés aux élus de Mayotte le 17 mai à l’Élysée par le président de la République lui-même. Une preuve selon elle que le président de la République a « les deux yeux braqués sur Mayotte ». Le conseil départemental disposera ensuite d’un mois pour examiner les textes et faire des propositions au gouvernement, « les élus devront remettre leur avis au 30 juin ». Un remaniement de l’agenda autour de davantage d’échanges, ce qui devrait éviter l’écueil d’un texte abandonné par les élus sur le fil du rasoir en janvier 2022 estimant que le compte n’y était pas.
Les deux projets de loi seront ensuite présentés en conseil des ministres en juillet pour vraisemblablement intégrer l’agenda parlementaire à la rentrée.
En conséquence de son arrivée tardive, le programme de sa visite de 48h a été revu et corrigé sur une plage horaire réduite. Avec un regret : alors que la visite devait se polariser sur les deux projets de loi Mayotte, organique et ordinaire, lors d’échanges avec les élus de l’île, ce temps aura été écourté. Mais désormais, on sait que l’agenda devrait permettre de réels échanges à ce sujet.
Opération de police comme cadeau d’accueil
Comme nous l’avons indiqué, Marie Guévenoux arrive avec trois parlementaires dans ses bagages, Renaissance, LIOT et MoDem, dont elle veut faire ses alliés lorsqu’il faudra prêcher au Congrès en faveur de la suppression du droit du sol auquel elle tient. « Ces trois députés doivent juger par eux-mêmes de la réalité des Mahoraises et des Mahorais, c’est pourquoi nous avons prévu beaucoup de visites de terrain ». En particulier, dès ce jeudi soir, suivre une opération de police, « c’est comme cela qu’ils vont comprendre les difficultés du territoire. »
Leur visite du service d’état civil de la mairie de Mamoudzou est reportée à ce vendredi, après la séquence santé au CHM, dont l’unité médicalisée de prise en charge du choléra. Exit la visite de la PMI de Kawéni, pourtant représentative de l’impact de l’immigration clandestine. Leur seront ensuite exposés les moyens de la Lutte contre l’immigration clandestine, notamment lors de la visite du CRA en Petite Terre.
Durant sa visite, la ministre répètera le bilan des premiers jours de l’opération « Mayotte Place nette », est déjà avancé le total de 22 interpellations de chefs de bande. La population elle, ne demande qu’une chose, pouvoir se déplacer d’un point à un autre sans risquer un coup de machette fatal.
Anne Perzo-Lafond