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Comores : les inondations ont fait un mort et des dégâts immenses

Un enfant a été emporté par les eaux à Anjouan. Des localités ont été inondées alors que des dizaines de sinistrés ont été évacués. La Direction générale de la sécurité civile continue à recenser les dégâts, évalués à des dizaines de milliers d’euros. L’archipel est habitué ces dix dernières années à des pluies torrentielles mais pas à des cas extrêmes d’inondations avec des rivières brusquement sorties de leurs lits.

Les Comores ont été frappées ces derniers jours par d’importantes inondations qui ont fait un mort et des dégâts importants dans plusieurs régions du pays. Les pluies tombent avec une grande intensité depuis vendredi 26 avril sans trop de rafale de vent, et souvent à intervalles régulières dans certaines localités. La capitale, Moroni, est fortement touchée par le phénomène avec des précipitations importantes, entrainant un sérieux ralenti de l’activité économique.

163 familles relogées dans des lieux d’accueil

Un centre de santé de Mohéli inondé

À Mohéli et à Anjouan, les inondations ont causé d’importants dégâts surtout à l’est de l’île où un enfant de 7 ans a été emporté par les eaux. Outre des éboulements de terrain et la destruction des routes, les pluies ont forcé des dizaines de citoyens à fuir leurs foyers. «La Direction Générale de la Sécurité civile a employé ses équipes d’interventions qui ont facilité l’évacuation de 163 familles affectées et leur relogement dans des familles d’accueil», indique un communiqué officiel qui ajoute que «des opérations de distribution d’eau, de produits alimentaires, de matelas, de couvertures ont été organisées pour venir en aide aux familles sinistrées».

La Direction générale de la sécurité civile continue à recenser les dégâts, évalués à des dizaines de milliers d’euros. Elle a fait savoir, toujours dans son communiqué, qu’elle a déployé ses équipes et que ces dernières ont constaté que les pluies torrentielles ont « entrainé le débordement des rivières, submergeant les habitations, les toilettes, les citernes, le centre hospitalier de Fomboni et certaines infrastructures routières». Un autre bilan est attendu dans les prochains jours. La Direction en charge de la Météo aux Comores, dans un autre communiqué, a fait savoir qu’ « aucun cyclone n’est signalé aux Comores ».

Une cellule de coordination et d’assistance mise en place

Des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent des cas extrêmes d’inondations de nombreuses habitations et de nombreuses zones où des rivières sont brusquent sorties de leurs lits. Les dérèglements climatiques sont, selon toute évidence, à l’origine de ces inondations à grandes échelle dans certaines localités du pays. Le ministre de l’Intérieur, Mahamoud Fakridine, le délégué à la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, et le patron de la Sécurité civile comorienne, le Colonel Soilihi Abdallah Rafick, se sont rendus sur certaines zones sinistrées et rencontré des habitants d’une localité fortement touchée par les inondations. L’une des grandes priorités est de venir en aide aux sinistrés et nettoyer les routes pour faciliter la circulation.

Une réunion de crise à Moroni pour venir en aide aux sinistrés

Une cellule de coordination de l’assistance aux sinistrés a été mise en place à la Direction Générale de la sécurité civile pour superviser les opérations d’assistance. «L’objectif est de faire le bilan de la situation actuelle dans le pays et d’établir un plan d’action urgent pour venir en aide à la population touchée par les inondations et les éboulements», a-t-on souligné dans un bref message qui précise que la réunion multisectorielle a mobilisé des acteurs du secteur de l’eau, de la santé, de l’Education, de l’Agriculture des infrastructures et des affaires maritimes.

Les Comores, très exposées aux risques des changements climatiques, bénéficient de nombreux appuis de la part de partenaires extérieurs pour mieux s’adapter aux dérèglements climatiques avec des résultats peu tangibles sur le terrain, selon de nombreux connaisseurs des dossiers. Le pays a été lourdement frappé par le cyclone Kenneth en mars 2019, suscitant une solidarité des organisations internationales. Mais peu d’actions ont été entreprises pour mieux prévenir les risques éventuels en cas de débordement des rivières en période de fortes pluies dans certaines zones sensibles aux fortes précipitations.

A.S.Kemba, Moroni

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