Suite aux deux nuits d’incendie de leurs campements de fortune installés devant l’association Solidarité Mayotte, un grand nombre de migrants venus d’Afrique continentale se sont installés dans l’artère principale de Cavani, principalement devant le stade. Ceci a conduit la préfecture à ordonner une nouvelle opération de recensement ce mercredi 24 avril au matin.
La fameuse « tente des associations » a repris du service sur le parking, protégée par un cordon conséquent de forces de l’ordre, afin que les migrants puissent venir donner leurs noms dans le but d’être relogés dès que possible. Traumatisés par les violences dont ils sont victimes presque chaque nuit de la part de bandes de jeunes du quartier, qui se sont finalement soldées par l’incendie volontaire de certains campements installés devant Solidarité Mayotte, les migrants se sont précipités sur les barrières bornant le parking, engendrant bousculades et nécessitant l’intervention des forces de l’ordre. Le calme est revenu en milieu de matinée et les migrants ont été priés de pénétrer par groupes de 10 sur le parking, en file disciplinée, ce qu’ils ont fini par faire.
Interrogée, la préfecture n’a pas souhaité communiquer le chiffre de ce premier jour de recensement. Sollicitée à de nombreuses reprises, la police nationale se refuse toujours quant à elle à communiquer pour donner des précisions sur la nature des violences dont ont été victimes les migrants.
D’après Ghislaine, une mère de famille congolaise dormant dans la rue avec ses enfants, les délinquants les auraient menacés avec « des pistolets ». Un Somalien aurait également été frappé par une arme blanche à proximité d’une mosquée de Cavani ces derniers jours. Mais nous n’avons pu avoir ni confirmation ni infirmation de ces propos rapportés par plusieurs migrants. Toujours selon Ghislaine, les migrants somaliens seraient à présents majoritaires à Cavani : 60 % contre 40% venus du Congo, du Burundi et du Rwanda. Quelques soudanais sont également présents dans la communauté des migrants.