25.8 C
Mamoudzou
mercredi 22 janvier 2025

Mayotte Place-nette : Anchya Bamana dénonce « Un ballet de chiffres »

La communication de la ministre déléguée aux Outre-mer ce mardi était à double tranchant, les acteurs locaux n’en voyant pour l’instant pas le gain. L’ancienne maire de Sada interpelle Gérald Darmanin.

Reprenant le premier bilan à J+8 de l’opération Place nette de Marie Guévenoux ce mardi, l’ancienne maire de Sada et présidente du mouvement Maore Solidaire écrit au ministre de tutelle de Marie Guévenoux, reprochant une opération de communication destinée à « produire du chiffre » pour « nos compatriotes de l’Hexagone ».

La comptabilité sur les bidonvilles détruits, les contrôles et les interpellations diffusée à grande échelle est vécue comme un décalage par Anchya Bamana qui dénonce « un ballet de chiffres » et dresse de son côté une comptabilité, « Des bus scolaires caillassés à Sada la nuit du samedi 19 avril, des bus caillassés à Koungou ces deux derniers jours entraînant un doit de retrait des conducteurs, des  affrontements entre  migrants laissés pour compte et délinquants dans le quartier Massimoni à Cavani… tous ces évènements font que le quotidien des mahorais se suit et se ressemble.» Et note que des kwassa continuent à arriver sur nos côtes, « dans un contexte plus que préoccupant d’une épidémie de choléra à Anjouan ».

Kwassa et titres de séjour toujours d’actualité

« Une honte pour notre République ». Photo prise ce mercredi dans la rue à Cavani (©JDM)

Dans ce domaine, celle qui se présente aussi comme la présidente de l’association des anciens élus de Mayotte (créée en 2023) réclame l’implication du ministre des Affaires étrangères et des Armées, pour « contraindre le président des Comores à arrêter le départ des kwassas d’Anjouan vers Mayotte ».

Évoquant une « grogne qui monte actuellement au sein de la population », notamment au sujet de titres de séjour qui seraient toujours délivrés en préfecture aux primo-arrivants, Anchya Bamana, renouvelle la demande d’une prise en charge de ces actes dans les ambassades de France des territoires de départ des migrants.

Revenant sur la situation dramatique des centaines de migrants dormant dehors avec femmes et enfants à Cavani que la ministre n’a pu voir, elle est « une honte pour notre République tant sur le volet humain que sanitaire ! », souligne-t-elle.

Elle réclame enfin avec ses pairs anciens élus de pouvoir participer aux réflexions portées sur la loi Mayotte.

A.P-L.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

« On nous refuse tout », le cri d’alerte des professionnels de santé libéraux de Mayotte

Un mois après le passage du cyclone Chido, les professionnels de santé libéraux dénoncent des conditions de travail "toujours intenables".

L’utilité des rapports parlementaires sur la gestion des risques naturels en Outre-mer

Le 27 mai 2024, il y a donc 8 mois, la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer de l’Assemblée rendait son rapport. Idem pour la Délégation sénatoriale aux Outre-mer. Des feuilles de route sur les écueils à éviter et les préconisations à suivre. Avec en préalable, l’installation d’un radar météo.

Justice : un an d’emprisonnement avec sursis pour « un stagiaire du vol »

e tribunal judiciaire de Mamoudzou retrouve petit à petit son rythme habituel après Chido. Ce mardi, un jeune homme de 22 ans a été jugé pour vol et tentatives de vols pour des faits qui se sont déroulés entre 2022 et 2024. Le sang du prévenu avait été retrouvé à La Poste, l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) et la bibliothèque de Dzoumogné.

À Mayotte, les prix des billets d’avion s’envolent…

Lors du passage du cyclone, l’aéroport a été ravagé, provoquant l’isolement aérien de l’île pendant plusieurs jours. La reprise des vols commerciaux le 1er janvier a permis à des familles séparées pendant le cyclone de progressivement se retrouver. Malgré cela, certains habitants tardent toujours à rejoindre l’archipel, en raison de la cherté des billets d’avion.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com