L’Agence française de développement (AFD) et la Commission de l’Océan indien (COI) ont renouvelé, cette semaine, leur partenariat de coopération sanitaire dans la région à l’occasion de la signature d’un accord de financement d’un montant de 6,5 millions d’euros. Considérée comme le principal bailleur du programme Réseau Sega One Health de l’Océan indien depuis 2019 avec l’Union européenne, l’AFD décide désormais d’impliquer d’autres réseaux «pour encourager les collaborations et les échanges scientifiques et techniques». L’AFD annonce une collaboration avec le Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP) de la Communauté du Pacifique, et le programme « ECOMORE » piloté par l’Institut Pasteur en Asie du Sud-Est.
Le partenariat stratégique entre la COI et l’AFD
L’AFD et la COI souhaitent « dépasser le strict cadre de la coopération à l’échelle de l’océan Indien, pour encourager les collaborations et les échanges scientifiques et techniques entre trois réseaux de surveillance : le réseau SEGA – One Health porté par la COI, mais aussi deux autres réseaux de surveillance épidémiologique soutenus par l’AFD », peut-on lire dans le communiqué.
Le directeur général de l’AFD, Rémy Rioux, s’est félicité que le réseau Sega One Health se projette « au-delà de son périmètre d’intervention historique, à travers ce partenariat récent avec le réseau ROSSP dans le Pacifique Sud et l’Institut Pasteur en Asie du Sud-Est», ajoutant que «Le développement de réseaux pluridisciplinaires et transrégionaux qui promeuvent une approche One Health intégrant santé humaine, animale, environnementale est devenu indispensable à une meilleure évaluation des risques sanitaires ».
De son côté, le secrétaire général de la Commission de l’Océan indien, le Pr Vêlayoudom Marimoutou, a fait mention du partenariat stratégique entre la COI et l’AFD en matière de sécurité sanitaire dans la zone. « Ce réseau est devenu emblématique de notre coopération résolument ancrée dans l’action comme en ce moment même, en fournissant un soutien essentiel à Maurice pour la gestion de l’épidémie de dengue et aux Comores dans leur lutte contre le choléra.
«La région indopacifique est à ce titre une échelle particulière pertinente pour rendre opérationnelles ces recommandations : elle se trouve à un carrefour de vulnérabilités, où les défis sanitaires se croisent avec les impacts exacerbés du changement climatique», souligne un communiqué de presse qui précise que «les états insulaires de cette région sont en effet particulièrement exposés, non seulement aux maladies infectieuses émergentes et réémergentes, mais aussi aux catastrophes naturelles qui menacent leur développement durable et leur sécurité sanitaire».
« 400 professionnels » de santé
On apprend que «le projet soutiendra ainsi la prévention, la préparation et la réponse aux épidémies des États membres et pays partenaires des trois réseaux». Le donateur estime que le programme entre ces trois réseaux aura un impact décisif dans la résorption des crises et autres problématiques sanitaires en cours et à venir. «Il permettra à ces trois réseaux de surveillance d’améliorer leurs capacités diagnostiques, d’intégrer des données climatiques en vue d’améliorer la prévention et la riposte aux crises sanitaires et de renforcer leur dispositif d’appui dans la préparation et la riposte aux épidémies et autres crises sanitaires, et ce, pour leur zone d’intervention respective», souligne encore le communiqué de presse.
Mis en place depuis 15 ans, à l’initiative de la COI et sous financement de l’AFD et de l’Union européenne, le réseau Sega One Health a déjà consommé « 30 millions d’euros » et « réunit 400 professionnels des Etats membres en matière de santé humaine, animale et environnementale » avec comme mission de faciliter « l’échange d’informations sanitaires, l’amélioration des capacités de prévention, de diagnostic et de riposte face aux risques épidémiques, et la contribution à la création d’un bassin de compétences en épidémiologie de terrain ».
A.S.Kemba, Moroni