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Environnement : Le reboisement comme solution pour préserver notre ressource en eau

Dans le cadre du projet « Reboisement et remobilisation de la ressource en eau dans le bassin versant de Mbouanatsa », la Fédération Mahoraise des Associations Environnementales en partenariat avec le Groupement Intercommunal des Agriculteurs du Sud de Mayotte ont organisé samedi une opération de plantation d’arbres.

Une petite trentaine de personnes s’était donnée rendez vous samedi matin, du côté du village de Mbouanatsa, afin de participer à la première phase de ce projet de reboisement qui concerne une vingtaine d’agriculteurs ou de propriétaires de parcelles. Comme l’explique Issimainla Mari, chargé de mission ressource en eau au sein de la FMAE, il est nécessaire d’agir rapidement. « Notre objectif est de recréer une couverture végétale autour de la rivière pour qu’elle puisse de nouveau servir aux agriculteurs du coin. A cause de la déforestation, il n’y a plus d’ombre pour protéger la rivière et le phénomène d’évaporation s’accentue d’année en année ce qui entraine son assèchement. S’il n’y a pas de végétation, il ne peut pas y avoir de rivière », explique-t-il.

La FMAE et le GIASM à la manœuvre pour accompagner les agriculteurs

Daniel Attoumani, propriétaire de la parcelle bénéficiant d’un reboisement

Après une bonne demi-heure de marche dans la forêt, la parcelle à reboiser se dévoile, toute proche d’un ouvrage de captage d’eau. « Avant il servait à approvisionner en eau tous les agriculteurs du coin, raconte Daniel Attoumani, propriétaire de la parcelle en question. Ce projet de reboisement je l’attends depuis 3 ans… Il est primordial d’avoir de la fraicheur autour de la rivière si l’on veut un jour cultiver à nouveau cette terre. Il faut encourager ce genre d’action et les développer davantage pour sensibiliser les agriculteurs de l’île sur les problèmes de ressources en eau », insiste-t-il. Ainsi différentes espèces d’arbres ont été plantés durant la matinée, parmi lesquelles des spondias, ou encore des érythrina fusca. « Ce sont des arbres peu gourmands en eau, nous espérons en planter 250 d’ici midi, indique Issimainla. Cela peut paraitre beaucoup mais tous ne survivront pas, environ 30% ».

Aussi un suivi va être mis en place à la fois du côté de la FMAE mais également du côté du propriétaire de la parcelle afin de savoir quelles espèces se seront bien adaptées. « Nous referons une autre plantation avant le début de la saison des pluies, vers la fin de l’année, et une autre au cours de l’année 2025 », complète Issimainla. Ce projet de reboisement et de remobilisation de la ressource a été structuré en trois étapes. Une première phase qui a consisté à faire une étude et un diagnostic, une autre à replanter et une troisième aura pour but de faire de la sensibilisation auprès des agriculteurs et des scolaires. « On se bat pour que l’ensemble des acteurs adhèrent à ce projet », indique Naïlane-Attoumane Attibou, secrétaire général de la FMAE.

« Il faut encourager ces actions »

Ce projet, dont le montant n’a pas encore été communiqué, est financé par le Conseil départemental et la Communauté de Communes du Sud de Mayotte. Pour Abdoul Kamardine, conseiller départemental de Mstamboro, il est important de prendre en considération la problématique environnementale. « Mayotte est concernée par le réchauffement climatique… Il faut encourager ces actions et accompagner les associations pour valoriser et préserver l’environnement ainsi que les terres des agriculteurs. Cela nécessite d’avoir une synergie de la part des différents acteurs », a -t-il déclaré.

De gauche à droite : Ourfane Ali Mari, Issimainla Mari et Naïlane-Attoumane Attibou

Ourfane Ali Mari, président du GIASM qui regroupe une centaine d’agriculteurs, constate que la crise hydrique a eu des conséquences sur l’agriculture mahoraise. « On ne peut pas faire d’agriculture sans eau… Dans l’avenir il y en aura de moins en moins. A Mayotte c’est une culture vivrière, notre ambition est d’alimenter la population en produits agricoles en permanence. Si nous voulons l’autosuffisance alimentaire, nous avons l’obligation de reconquérir la ressource en eau et cela passe par le reboisement », conclut-il.

B.J.

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