Il y a déjà un peu plus d’an la Commission européenne autorisait « une aide française à la restructuration de 119,3 millions d’euros en faveur d’Air Austral et une compensation des dommages subis à la suite de la pandémie du coronavirus à hauteur de 17,5 millions d’euros », ainsi que l’effacement de 185 millions d’euros de dette. On croyait ainsi entrevoir de meilleurs jours pour la compagnie aérienne, d’autant plus que l’entrée de nouveaux actionnaires privés au capital de l’entreprise avait été actée, afin d’apporter de l’argent frais…
Des renégociations sont envisagées avec Bruxelles et avec les salariés
Selon nos confrères du Journal de l’île de la Réunion, la possibilité d’ouverture d’une procédure de sauvegarde aurait été en réflexion lors de ce comité. « L’audit le suggère : Il pourrait s’agir de renégocier le plan de sauvetage de la compagnie avec Bercy et Bruxelles, sans doute sous protection juridique ».
Aussi, même si des éléments extérieurs ont semble-t-il plombé les résultats de l’entreprise, le plan de restructuration mis en place auparavant n’est plus crédible. « La trésorerie est en dégradation très rapide et il y a un risque majeur de défaut à très court terme. On parle en semaines, voire en jours », rapporte le JiR.
Air Austral va ainsi se séparer de la compagnie Run aviation, rachetée il y a cinq ans et non rentable. Selon la société Aérogestion, la remise en ordre de la flotte sera « longue, coûteuse et difficile », dû à une très mauvaise gestion de l’ancienne direction. Elle évoque également « Une remise en question de tous les accords collectifs dès que possible. Mieux est plus solidaire que de partir de suite dans un PSE (plan social) trop lourd et complexe à bâtir, négocier et aussi à financer ».
La compagnie aérienne compte plus de 800 salariés, ils ont déjà fait de nombreux efforts dans le passé avec notamment l’abandon du 13e mois, etc. Aussi, ces derniers sont alors dans la crainte de devoir faire encore des compromis alors que la lassitude gagne de plus ne plus de terrain. Aussi d’après le JiR, « la Région devrait être sollicitée via la Sematra – ex-actionnaire majoritaire historique – pour permettre à la compagnie d’aller toquer à la porte des banques dans la foulée… afin d’éviter le crash ».
Les résultats de la compagnie vont donc être suivis avec attention dans les prochaines semaines car il reste encore plusieurs dizaines de millions d’euros à rembourser, et ce dans les plus brefs délais.
La rédaction