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lundi 27 janvier 2025

La conseillère départementale Mariame Saïd Kalame menacée de mort

Mardi soir en rentrant chez elle à Chirongui après la manifestation des Forces Vives, la conseillère départementale de Sada-Chirongui, Mariame Saïd Kalame, a découvert sa voiture personnelle recouverte d’une menace de mort. Un message était laissé sur le répondeur de son fils de 13 ans. Une enquête a été ouverte le jour même de l'arrivée de Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie nationale.

En rentrant en fin d’après-midi de sa longue journée de manifestation suivie d’une réunion avec les Forces Vives (qui a finalement eu lieu contre toute attente), Mariame Saïd Kalame a eu la désagréable surprise de découvrir une menace de mort gravée sur sa voiture en panne qu’elle avait laissée à l’abri dans son jardin. « On va vous tuer demain » : voilà le contenu très explicite du message gravé. « L’orthographe était parfaite avec la bonne conjugaison. Cela m’étonnerait donc que ce soit un jeune qui ait écrit cela, car en très grande majorité, ils ont une maîtrise de l’orthographe approximative, quand ils en ont une ! », nous a déclaré Mariame Saïd Kalame, jointe ce mercredi 7 février par téléphone. Outre ce message, sa voiture a été entièrement rayée à l’aide du même instrument ayant servi à graver la menace. Par ailleurs, les plantes de son jardin ont été saccagées. « C’était clairement de l’intimidation. En plus, les faits se sont déroulés alors que mon fils de 13 ans était seul à la maison. C’est lui qui a découvert ma voiture endommagée en allant chercher ses baskets dans le jardin », a poursuivi l’élue.

Avant d’être élue, Mariame Saïd Kalame était cadre territoriale

Mais ce n’est pas tout. Quelques instants après ce premier choc émotionnel reçu en rentrant chez elle, Mariame Saïd Kalame reçoit un appel en numéro masqué. « Quand j’ai répondu, une petite fille semblait être en train de babiller au téléphone. J’ai donc raccroché, croyant à une erreur. Mais ensuite, le numéro masqué a rappelé. Etant occupée avec la police municipale que j’avais prévenue de la menace gravée sur ma voiture, je n’ai pas répondu. Ce numéro masqué a alors appelé sur le portable de mon fils », raconte la conseillère départementale. « L’agresseur a laissé un message vocal sur son répondeur. Il disait qu’il allait mettre le feu à ma maison dès ce soir », poursuit l’élue, extrêmement choquée. « Ce n’était ni une voix d’homme, ni une voix de femme et le message était en français. Les gendarmes m’ont expliqué par la suite qu’il s’agissait d’une voix créée avec un logiciel informatique », précise-t-elle.

Un dispositif de protection des élus déployé

Prévenus, les gendarmes se sont rapidement déplacés chez Mariame Saïd Kalame réussissant sans mal à passer les barrages. L’affaire a immédiatement été prise très au sérieux et une enquête a été ouverte. « Les gendarmes ont considéré que l’affaire était grave et ont proposé de m’héberger ainsi que ma famille à la gendarmerie. Mais j’ai refusé, malgré ma terreur. Il était hors de question que je cède à l’intimidation ! », a expliqué l’élue. Cette affaire a coïncidé avec l’arrivée à Mayotte ce mercredi 7 février de Christian Rodriguez, le directeur général de la gendarmerie nationale. Avisé, il s’est directement rendu au sortir de l’avion au conseil départemental pour s’entretenir avec Ben Issa Ousseni à propos du dispositif de protection des élus prévu par la gendarmerie nationale. Il s’est également entretenu avec les représentants des Forces Vives, présents dans l’hémicycle ce mercredi matin pour rencontrer le procureur Yann Le Bris. Ils ont pu lui poser quelques questions concernant la situation sécuritaire de Mayotte à l’occasion. « On n’a pas la solution à tout, mais on est prêt à vous aider encore davantage », a déclaré Christian Rodriguez.

Christian Rodriguez (au centre) a évoqué le dispositif de protection des élus avec Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental.

Mariame Saïd Kalame a saisi l’occasion de notre appel téléphonique pour faire passer un message à la population mahoraise : « J’ai vécu ce que vivent les Mahorais au quotidien. Et je tenais à saluer la rapidité et le sérieux des forces de l’ordre. Contrairement au sentiment général, il existe bien une justice à Mayotte. Derrière la machine judiciaire, il y a des femmes et des hommes qui ont choisi de protéger les autres et qui le font avec beaucoup de dévouement ». La gendarmerie a bien évidemment ouvert une enquête pour tenter de découvrir le ou les individus à l’origine des menaces reçues par l’élue départementale de Sada-Chirongui.

Nora Godeau

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