29.8 C
Mamoudzou
lundi 27 janvier 2025

Mouvement social contre l’insécurité : les élus tentent de reprendre leur place

Parlementaires, conseillers départementaux et maires : plutôt muets lors des précédentes crises sociales, les élus prennent la parole et se positionnent unanimement aux côtés de la population pour demander une protection des citoyens face à une insécurité invivable. Une position inconfortable.

Plus présents que lors des mouvements précédents, les élus semblent même faire bouger les lignes. Le préfet avait communiqué de nombreuses fois le week-end dernier pour annoncer libérer toute entrave à la circulation, « aucun blocage ne sera toléré », provoquant l’ire de ceux qui se font appeler les « Forces vives » et qui reprochent justement de ne pas être protégés contre les barrages quotidiens avec agressions à la clef, de la part de délinquants. La réunion avec les conseillers départementaux ce mardi aurait porté un apaisement. « Nous avons obtenu du préfet l’arrêt des affrontements dans les barrages tenus par les collectifs », par cette phrase sur Mayotte la 1ère, Ben Issa Ousseni signifiait que les forces de l’ordre pourraient ne pas intervenir sur les points de protestation des collectifs.

Avant le président du CD, le président de l’Association des maires, Madi Madi Souf avait pris position, comme nous l’avons rapporté, en réponse au courrier du préfet qui sur 5 pages, récapitulait tous les efforts faits en termes de sécurité. Reprenant l’adage formulé notamment par le sénateur Thani Mohamed Soilihi dans nos colonnes, « la sécurité est une obligation de résultats, pas une obligation de moyens », les maires ne constatent « aucune amélioration » : « Mayotte est toujours prise en otage par les criminels qui imposent leurs lois et sèment la terreur sur l’ensemble de l’île. La protection des biens et des personnes n’est pas assurée et les caillassages des véhicules et les agressions de plus en plus violentes des usagers de la route restent le lot quotidien des Mahorais malgré la batterie de mesures de lutte que vous évoquez dans vos courriers. »

« L’Etat aurait une lecture erronée de la situation sécuritaire »

Zouhourya Mouayad Ben : « Mayotte ne peut pas absorber tout le flux migratoire du continent africain »

C’est aussi la 4ème vice-présidente du conseil départementale, qui envoyait ce mardi aux médias un texte revenant sur le contexte de Cavani, « la tranquillité publique n’est pas du tout assurée à Cavani. Car, de nombreux habitants du quartier ont choisis de quitter leurs maisons. Désormais, ces propriétaires sont partis louer des logements vers d’autres localités. Car, plus que jamais le voisinage autour du stade connait de multiples formes de violences : notamment des violations de leurs domiciles », demandant à l’Etat de « protéger les frontières du territoire », et sur le plan sécuritaire s’interroge, « ici, nous avons le sentiment que l’Etat aurait une lecture erronée de la situation sécuritaire chaotique de cette île : pour l’heure les décisions prises entrainent un effet de domino et favorisent à placer la population dans un niveau de dangerosité extrême. »

L’élue rappelle les conséquences d’un flux migratoire débridé : « L’aggravation de la dégradation des conditions d’accueil dans les écoles, la pression (surcharge) et baisse de la qualité des soins dans les hôpitaux, la saturation du marché de travail, l’augmentation de la pauvreté (avec des aides sociales et familiales à un niveau trop bas par rapport aux autres territoires d’Outre-mer et loin par rapport à la métropole), l’augmentation de l’insécurité dans le Département où, les routes sont les plus dangereuses de France. »

Elle demande au nom de la population, « l’institution de « l’état d’urgence » sur le territoire : « La République doit déployer les moyens appropriés pour ramener la sécurité et, pour que nous ayons les conditions favorables au développement du territoire. »

Une position qui peut fonctionner tant que la manifestation reste dans les clous, mais qui va devenir inconfortable dès lors que les « forces vives » n’obtiennent pas satisfaction et mèneront des actions extrêmes.

A.P-L.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

SMAE : Fermeture de la distribution d’eau

SMAE – Mahoraise des Eaux informe les usagers des...

Rentrée scolaire : Après les profs, place aux élèves !

Malgré des résistances, le Recteur de Mayotte et le maire de Mamoudzou organisent un retour progressif des élèves dès lundi 27 janvier, en fonction des moyens humains et matériels disponibles après le passage du cyclone Chido six semaines plus tôt.

Les sénateurs examinent un projet de loi d’urgence considérablement enrichi

Comme leurs collègues députés, c’est en Commission des Affaires économiques que les sénateurs ont vu arriver un texte amendé. Deux articles ont disparu, et d’autres ont été abondés de plusieurs points destinés à sécuriser le secteur économique mahorais.

Drissa Samaké nommé directeur général de Ewa Air

Drissa Samaké, 42 ans, vient d’être nommé directeur général de la compagnie aérienne Ewa Air. Avec un arrêt forcé puis une reprise des activités limité à cause du cyclone Chido, le nouveau commandant de bord aura comme défi de relancer la compagnie, sans oublier toutefois les mahorais qui souhaitent voir le tarifs des billets d’avion baisser.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com