« Grâce à nos investissements en capacité, nous avons pu rediriger le trafic sur les câbles SAFE et METISS et assurer une continuité de service en toute transparence pour nos clients », indiquait la direction de SFR Réunion/ Mayotte dans un communiqué au cours du mois de janvier. Mais un deuxième incident est intervenu aux alentours du 9 janvier et cela a impacté le câble SAFE-SAT-3. « Les travaux d’intervention ont commencé mi-janvier au large de l’Afrique du Sud et les réparations se sont terminées en fin de semaine dernière. Au 23 janvier nous étions en mode nominal. Nous avons remonté SAFE et il est désormais en état fonctionnel, explique Yves Gauvin, directeur SFR Réunion/ Mayotte. Nous allons investir en Afrique du Sud pour mettre des tuyaux plus gros afin d’augmenter nos capacités ce qui permettra de faire des ajustements en fonction de la demande et rendre un service plus acceptable ».
Aussi, ces deux événements occasionnent des perturbations sur les réseaux internet FIXE B2C (Business to Consumer) et Data MOBILE. « Toutefois, le trafic Internet B2B (Business to Business) ainsi que les interconnexions IP MPLS vers la métropole ne sont pas impactés puisqu’ils sont priorisés et protégés sur les capacités restantes », assure SFR.
Le réseau internet de Mayotte doit être moderniser
Il faut dire que le réseau internet de tout le territoire de Mayotte fonctionne encore avec l’ADSL (ndlr : Asymmetric Digital Subscriber Line, comprenez « ligne asymétrique d’abonné numérique »), ce qui engendre des difficultés de connexion et de débit, notamment aux heures de pointe. « Avec l’ADSL, le problème c’est que ça dépend de là où vous habitez… Cela peut vite ramer et occasionner des ralentissements car à certaines heures de la journée le réseau peut se retrouver vite saturé, raconte Yves Gauvin. L’idéal serait d’équiper Mayotte avec la fibre FTTH (ndlr : Fiber to the Home, ce qui signifie « Fibre optique jusqu’au domicile), le débit serait beaucoup plus important et le réseau ne serait plus saturé. C’est un de nos objectifs pour 2024. En outre, nous avons pour projet de rajouter des câbles supplémentaires… A terme nous devons investir dans des câbles sous-marins plus importants dans l’Océan indien afin d’alimenter cette zone en cas de coupure ».
D’après le directeur SFR Réunion/ Mayotte, ce genre d’incident sur le câble serait dû soit à une ancre qui a trainé, ou un sous-marin, ou bien encore, aux courants. « Le câble SAFE passe au large du fleuve Congo… Les crues sont de plus en plus importantes d’année en année entrainant des courants de plus en plus forts et au bout d’un moment le câble lâche ».
Concernant l’incident sur le câble sous-marin EIG, le problème est beaucoup plus difficile et plus long à résoudre car il se situe à 800 mètres de profondeur et qui plus est à 80 km au large de Djeddah (Arabie Saoudite). « Nous sommes clients des câbles opérateurs que ce soit pour une intervention ou une panne. Aussi, nous sommes dépendants… Les travaux sur le câble EIG sont plus difficiles, et ce d’autant plus qu’il se situe dans zone géographique tendue vu le contexte international… Pour les coupures terrestres l’intervention peut se faire rapidement, pour les coupures en mer cela demande de gros moyens pour qu’un bateau spécial se rende sur place afin de remonter le câble et procéder à des soudures… » La réparation est annoncée entre le 25 février et le 6 mars 2024.
L’opérateur compte ainsi investir dans un futur proche dans des câbles sous-marins plus gros et plus importants, « On va devoir gonfler nos capacités en câbles pour pouvoir répondre aux besoins de nos clients. Il est important de développer cette zone pour pouvoir alimenter nos deux îles, La Réunion et Mayotte », confie Yves Gauvin.
Le débit devrait donc revenir à la normale vers la fin du mois de février.
B.J.