Le représentant de l’Etat dresse un premier bilan de la gestion du démantèlement du camp constitué de 700 migrants à Cavani : 40 africains des Grands Lacs ayant obtenu le statut de réfugiés ont décollé pour l’Hexagone, et la ville de Mamoudzou a procédé à une démolition en flagrance de nouvelles cabanes « édifiées durant la nuit dans le camp de Cavani ». De nouvelles évacuations vont avoir lieu après enquête sociale.
En ce qui concerne le blocage de l’île, Thierry Suquet explique que les « opérations de viabilisation des axes » ont pour but d’ouvrir des services publics, santé, état-civil, scolarité, liaison inter-îles, et commerciaux, carburants, produits de consommation courante. Le représentant de l’Etat se dit « à l’écoute des manifestants pacifiques » et explique avoir proposé d’intégrer les représentants des collectifs ou groupes constitués dans le comité de suivi portant sur le démantèlement du camp de Cavani.
Au sujet de la journée de chaos vécue dans divers secteurs de l’île ce lundi, il rappelle que « les blocages ne sont pas la solution, du fait des enjeux pour la population de l’île, en matière de santé, d’économie et d’emploi ». Il ouvre une fenêtre sur la liberté de manifester « mais pas au prix du blocage de l’île dont les conséquences sont mortifères, dramatiques et peuvent être dangereuses pour nos concitoyens dont la très grande majorité ne veut pas revivre ce qui s’est passé en 2018. »
Le préfet évoque les nombreux actes de délinquance de ce lundi, qu’il relie à « la multiplication des blocages ». L’unité de potabilisation de l’eau installé de Chiconi a notamment été dégradée, et il rapporte que « la gendarmerie est intervenue à Majicavo Dubaï pour mettre fin à de nombreux rackets » et « que la police nationale a procédé à plusieurs interpellations de délinquants munis d’armes blanches ».
S’il n’est pas fait explicitement mention des nombreuses agressions physiques contre les habitants ce lundi, il note qu’elles ne sont pas le fruit de « revendication légitime », mais de la « délinquance violente » qui « reste l’objectif prioritaire de l’État. » En réalité, le contexte fait apparaitre au grand jour ce que les habitants vivent habituellement au quotidien mais qui est peu commenté.
Tout ce qu’ils demandent, c’est d’être protégés, ce qui n’est actuellement pas le cas.
A.P-L.