Alors qu’un homme rentrait chez lui après le travail, il s’est fait invectiver par un individu totalement ivre et à moitié nu sur la voie publique. Ce dernier lui a par ailleurs donné un coup de couteau dans le dos, fort heureusement sans trop de gravité mais la victime a quand même eu 10 jours d’ITT. Les causes de cette altercation? La victime en question aurait déménagé de Trevani pour aller habiter à Koungou et aurait soi-disant participé à l’agression d’une femme avec son enfant quelques jour auparavant, selon les dires du prévenu.
« Vous vous faites justice vous-même ? Qui vous a donné ce droit ? Interroge la présidente du tribunal, Catherine Vannier. Tout ça parce qu’il a déménagé de Trevani pour Koungou, c’est ça ? – Je ne voulais pas… Mais quand les jeunes de Koungou descendent chez nous il font n’importe quoi », répond l’accusé. Il faut dire que ce dernier était mal placé pour dire cela car lui aussi a fait n’importe quoi sous l’emprise de l’alcool puisqu’il aurait bu durant la journée de jeudi une bouteille de whisky à deux, ainsi que des bières et une bouteille de vin. « Vous savez que l’alcool n’est pas une circonstance atténuante mais aggravante, lui précise la présidente. Qu’est-ce que ça veut dire ?! Je ne comprends vraiment pas ces comportements, tout ce cycle de violence ! », s’insurge Catherine Vannier.
L’accusé était en récidive légale
Comme l’a souligné le substitut du procureur, Tarik Belamiri, le prévenu était sorti de Majicavo le 3 mai dernier et avait l’interdiction de porter une arme pendant une durée de trois ans. De plus, son casier judiciaire portait déjà deux condamnations dont une pour vol en réunion avec violence. « Vous êtes sorti de prison il y a un peu plus de 6 mois… Vous comptez y aller souvent à Majicavo, ironise la présidente. Il va falloir régler vos problèmes d’addiction à l’alcool et au cannabis », complète-t-elle. Le procureur dans son réquisitoire a demandé une peine dissuasive au tribunal : « Il a déjà fait 6 mois de prison, et cette fois-ci il était totalement saoul. Ce sont des faits graves pour un motif futile. Je vous demande donc de la prison ferme ».
L’avocat de la défense, maître Rahmani, a mis en exergue les problèmes d’addiction de l’accusé. « Il ne cherche pas d’excuses… il a reconnu les faits et a admis qu’il n’y a aucune légitimité à commettre des actes de violence. Son problème c’est l’alcool, quand il est saoul c’est une autre personnalité mais il n’a aucun antécédent psychiatrique », a- t-il expliqué devant le tribunal.
Après avoir délibéré, le tribunal a condamné l’accusé à deux ans de prison, dont un an assorti d’un sursis probatoire, avec en plus une obligation de soins, de trouver un travail ou une formation, et d’indemniser la victime pour le préjudice moral.
B.J.