Depuis début le début du mois de janvier 2024, plusieurs réunions de travail entre divers services de l’État, la commune de Mamoudzou, le Conseil départemental et des membres des collectifs citoyens, s’étaient tenues à fréquences régulières dans le but de procéder au démantèlement de ce camp.
Mercredi 17 janvier, le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait annoncé que le camp de réfugiés de Cavani allait être démantelé, sans toutefois donner de date ou de précisions sur le modus operandi qui serait déployé.
Ce mardi 23 janvier matin, le préfet de Mayotte a rencontré les représentants du collectif des citoyens de Mayotte, associés depuis le début à ces réunions de travail. Conformément aux déclarations du Ministre de l’Intérieur, le Préfet a annoncé que le camp serait démoli « dans les plus brefs délais » et ce, « dès cette semaine« .
Dès aujourd’hui, une enquête a été mise en place auprès des personnes présentes dans le camp pour leur proposer « une solution alternative conformément à la loi« , en fonction de leur statut, qu’il s’agisse de personnes disposant d’une obligation de quitter le territoire français, de réfugiés disposant d’un titre de voyage et qui pourront être acheminés en métropole, de réfugiés ne disposant pas d’un titre de voyage et qui pourraient être logés dans des hébergements d’urgence, ou de demandeurs d’asile, dans la limite des places disponibles.
Le Préfet a également déclaré que toutes les personnes originaires de la République démocratique du Congo, du Rwanda et du Burundi, qui souhaiteraient retourner volontairement dans leur pays d’origine, quelque-soit le stade de leur procédure de demande d’asile, pourront être accompagnées par les services de l’État pour regagner leur pays d’origine.
Il s’agit d’une « crise migratoire inédite ». Aujourd’hui, comme hier, de nombreux axes routiers ont été bloqués sur l’ensemble de l’île. Si ces barrages ont été érigés dans le calme, ils ont eu de très lourds impacts sur le fonctionnement de nombreux services de l’île, tels que les transports scolaires, les transports maritimes, l’acheminement d’eau pour la distribution d’eau en bouteille aux habitants de l’île… De nombreux véhicules ont été bloqués, y compris ceux des journalistes en activité, rendant difficile la couverture des événements en cours.
La déclaration du Préfet de Mayotte pourrait avoir un écho positif auprès du collectif des citoyens de Mayotte et des habitants en colère bloquant l’île, permettant d’imaginer progressivement un retour à la normale sur les routes.
Mathilde Hangard