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L’immigration clandestine et la mobilité au cœur des revendications de la société civile mahoraise

La Présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a échangé vendredi matin, à huis clos, avec les corps intermédiaires (associations, collectifs, syndicats…) du territoire sur le projet de loi Mayotte (PLM). Puis elle s’est rendue dans les locaux de la Cadema afin que lui soit présentés les différents projets concernant la mobilité.

L’objectif de la séquence avec les corps intermédiaires était de permettre au public de s’exprimer sur les attentes de la population et de faire avancer les travaux à propos du projet de loi Mayotte. Un document de travail émanant de la DGOM (Direction générale des Outre-mer) retraçant 120 propositions annotées par les services du Gouvernement avait été remis aux élus le 11 janvier. Aussi pendant plus d’une heure, associations, collectifs, syndicats ont pu discuter et soumettre leurs préoccupations et leurs doléances au quatrième personnage de l’État.

« Les revendications ont porté principalement sur la convergence sociale, les inégalités, le défi migratoire. Les attentes de la société civile sont fortes et les enjeux importants car la situation est grave. Il faut des réponses à la hauteur. Aussi la Présidente de l’Assemblée nationale a recadré la perception de certains… C’est une personne attentive qui connait les enjeux du territoire mahorais et qui comprend la situation car elle a déjà travaillé dessus auparavant », a indiqué la députée LIOT de Mayotte, Estelle Youssouffa.

Maymounati Moussa Ahamadi, rapporteuse du projet de loi Mayotte

Car en effet même si ce projet de loi concerne uniquement Mayotte, il convient de rappeler qu’il ne sera pas discuté au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana, mais bel et bien au Parlement, d’où la nécessité que toute la population mahoraise soit unie sur ce dossier, comme le souligne Maymounati Moussa Ahamadi, rapporteuse du projet de loi Mayotte. « Nous ne devons pas nous disperser, nous devons faire preuve d’unité sur ce dossier et faire front commun afin que nos propositions soient prises en compte. C’est un projet qui doit rassembler tous les Mahorais, aussi il faut être uni derrière les élus et les parlementaires du territoire ».

Plusieurs ébauches et aller-retour ont déjà eu lieu entre les élus du 101e département français et le Gouvernement concernant le document de programmation. Aussi cette réunion avec la Présidente de l’Assemblée nationale avait aussi pour but de clarifier certains points et de faire pression pour que cela avance. « Nous comptons sur le lobby de Yaël Braun-Pivet et de son influence afin que ce projet de loi soit adopté par les élus nationaux. Elle est à l’écoute et consciente des enjeux. La principale revendication que nous avons soumise est de mettre fin aux séjours territorialisés. Nous devons fermer le bouchon sur l’immigration clandestine, insiste Maymounati Moussa Ahamadi. Je pense que les propositions des institutions et des collectifs seront prises ne compte ». L’ensemble des parties prenantes à ce projet se laissent environ un an avant que loi puisse être votée devant le deux assemblées du Parlement. « Les premières discussions devraient avoir lieu entre le mois de mars et le mois de juin… Nous espérons ainsi que la loi soit votée au début de l’année 2025 », ajoute la rapporteuse du projet.

La mobilité : un enjeu crucial pour le développement du territoire

Le projet Caribus a été présenté à la Présidente de l’Assemblée nationale

Après son échange avec les corps intermédiaires, la Présidente de l’Assemblée nationale s’est rendue dans les locaux de la Cadema afin que lui soit présentés les travaux concernant la mobilité et notamment le projet Caribus. Le président Rachadi Saindou a rappelé les installations qui vont voir le jour concernant l’amélioration des déplacements au quotidien pour la population mahoraise. « Nous réussirons si chacun prend sa part », a-t-il indiqué. Yaël Braun-Pivet en a profité pour poser quelques questions concernant, notamment, la sécurité dans les transports mais aussi sur les problèmes de congestion et d’embouteillages.

« Des agents de sécurité seront présents dans les zones sensibles des lignes du réseau Caribus afin de garantir la sécurité des passagers, a ainsi expliqué Mouhamadi Moussa, directeur de la mobilité au sein de la Cadema. – Et concernant le caillassage des bus, comment cela va-t-il se passer ? Demande la Présidente. – Effectivement le caillassage est un problème à Mayotte, concède le directeur de la mobilité. Pour cela nous allons installer des vitres spéciales en polycarbonate dans tous les bus du Département pour un coût total de 2,5 millions d’euros. De plus, près de 12 millions d’euros ont été budgétisés sur quatre ans concernant la sécurisation des personnes », ajoute -t-il.

Mouhamadi Moussa, directeur de la mobilité au sein de la Cadema

La Présidente de l’Assemblée nationale s’est également interrogée sur l’état des routes et les embouteillages. « Nous allons d’une part inciter la population à laisser leur véhicule sur les parkings en périphérie afin que les gens prennent des navettes. Concernant la ligne 1 du réseau Caribus (Hauts-Vallons vers Passamainty), 85 % du parcours sera en site propre. Il n’y aura pas de congestion, les horaires et les services seront donc garantis. Cela représentera un gain de temps de 3 à 4 fois plus rapide qu’en voiture », a assuré Jérôme Josserand, directeur de la DEALM.

B.J.

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