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2ème Assises de la croissance verte : s’inspirer des pays voisins pour mieux agir !

La 2ème édition des Assises de la croissance verte a débuté ce mardi 28 novembre à l’hémicycle Younoussa Bamana. Coorganisées par la Ville de Mamoudzou, la Cadema, l’Association des Villes et Collectivités de l’océan Indien et le Sidevam 976, ces Assises reçoivent cette semaine plusieurs acteurs de la gestion et valorisation des déchets venus d’autres départements ou pays de l’océan Indien. Objectif : s’inspirer de ce qui se fait chez les voisins pour mieux agir !

La deuxième édition des Assises de la croissance verte a débuté par plusieurs tables rondes à l’hémicycle Younoussa Bamana. Axées ce mardi matin sur la gestion et la valorisation des déchets, les Assises ont reçu de nombreux acteurs de ce domaine venu des départements voisins comme La Réunion, mais aussi d’autres pays comme Madagascar, le Mozambique, les Comores, les Seychelles et même le Sénégal ! L’objectif était de partager son expérience respective afin de tendre ensemble vers la création d’une véritable croissance verte dans l’océan Indien.

Le maire de Mamoudzou (à g.), la vp du conseil départemental en charge des finances et des affaires européennes et le maire de Sada et président du Sidevam 976.

Mais au fait, qu’entend-on par « croissance verte » exactement ? « Ce terme désigne un nouveau type de croissance économique consistant à augmenter le bien-être de nos concitoyens, en créant des emplois notamment, tout en préservant le mieux possible l’environnement », a déclaré Rachadi Saindou, le président de la Cadema, lors de son allocution. « Ces deux termes semblent à première vue se contredire, mais il est tout à fait possible de les concilier en créant des pratiques innovantes, même si cela reste un défi pour nos pays », a-t-il nuancé. « L’enjeu est que croissance économique devienne synonyme de protection de l’environnement », a appuyé le maire de Sada et actuel président du Sidevam 976.

Pour cela, deux leviers : repenser nos pratiques de consommation afin de produire moins de déchets et valoriser les déchets existants. Le maire de Mamoudzou et le président du Sidevam 976 ont tout deux refait la liste des dispositifs actuels existants comme les déchetteries mobiles, le numéro de téléphone pour faire enlever ses encombrants, ou encore les moultes campagnes de sensibilisation pour inciter la population à trier ses déchets. Un geste qui a encore du mal à entrer dans les mœurs sur le territoire. La vice-présidente du conseil départemental en charge des finances et des affaires européennes a rappelé que la loi imposait désormais au département des objectifs chiffrés en termes de réduction des déchets. « Notre Plan Régional de Prévention et de Gestion des déchets (PRPGD) prévoit une réduction de 10% des déchets ménagers par personne dans les années à venir », a-t-elle annoncé.

Un appui diplomatique

Edouard Mayoral, conseiller diplomatique du préfet de Mayotte.

Edouard Mayoral, conseiller diplomatique et représentant du préfet de Mayotte, a rappelé l’urgence de la situation : « D’ici 2050, la majeure partie des habitants des littoraux seront menacés et 80% de l’archipel des Maldives aura disparu tout comme les plages de l’île Maurice. 2050, ce n’est pas un futur lointain, c’est demain ! », a-t-il alerté. Pour lui, la croissance verte passe par un désenclavement de Mayotte. « Il faut arrêter d’importer des tomates d’Espagne à 12 euros le kilo et commencer à se tourner vers les pays voisins comme la Tanzanie par exemple », a-t-il détaillé tout en affirmant qu’il fallait « intégrer le problème climatique à l’ensemble de nos missions ». Un propos appuyé par celui de Jean-Claude Brunet, ambassadeur de France délégué à la coopération régionale dans l’océan Indien. « La coopération entre les villes et collectivités de l’océan Indien est un axe prometteur pour la croissance verte », a-t-il déclaré tout en annonçant qu’il appuierait toutes les recommandations concrètes et faciliterait les échanges entre pays.

Plusieurs représentants des départements et pays voisins étaient présents à ces Assises.

Plusieurs membres du syndicat de traitement des déchets Ileva étaient présents à l’hémicycle pour faire part de leur expérience dans le domaine. Ce syndicat traite 60% des déchets ménagers de l’île Bourbon. « Une usine de traitement des batteries usagées se met en place à La Réunion. Elle traite déjà 1500 tonnes de batteries et pourra bientôt en traiter 3000. IL est tout à fait envisageable d’y envoyer également des batteries venues de pays voisins », a déclaré Philippe Lucas, l’un des responsable d’Ileva. Plusieurs projets dans le domaine de l’éducation sont également en place sur l’île afin d’éduquer les jeunes à moins produire de déchets. « Inciter les gens à composter par exemple pourrait réduire de 40% les déchets ménagers », explique Philippe Lucas. A Mayotte, l’idée du compost a déjà été plusieurs fois lancée, mais les actions concrètes restent timides d’où l’importance de passer par l’éducation des jeunes pour tenter de changer les pratiques quotidiennes.

Beaucoup d’intervenants ont encore parlé de leurs rôles et pratiques respectives au cours de ces tables rondes, mais ce premier évènement ressemblait davantage à un listing qu’à de véritable échanges entre pays comme annoncé en introduction. Les invités des pays voisins devaient ensuite visiter quelques lieux phare du traitement des déchets à Mayotte. Ce mercredi, des échanges plus fructueux auront sans doute lieu puisque ce jour-là sera consacré aux ateliers. Les Assises se concluront jeudi par une visite du pôle rural de Coconi et la signature de la charte d’engagement.

Nora Godeau

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