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En signant un accord avec Corsair, le Medef Mayotte fait décoller ses adhérents

A l’occasion de la signature de remises premium au patronat, le directeur régional de Corsair est revenu sur l’état de santé florissant de la compagnie qui a réussi à s’installer sur la desserte Mayotte-Paris, en offrant une alternative, surtout en haute saison, sur des avions modernes.

La signature d’une convention avec le patronat de Mayotte est déjà un gage de pérennité de la compagnie Corsair sur le territoire, mais son directeur régional océan Indien Jules Perreau a voulu rassurer, « depuis notre retour sur le territoire, il n’y a pas une seule semaine où Corsair n’a pas atterri à Mayotte. » C’est que de 2006 à 2018, la desserte était aléatoire pour la 2ème compagnie française après Air France, « nous n’avions pas les avions adaptés », notamment à la courte piste de Pamandzi, « et la perte des droits au trafic sur Madagascar où nous faisions escale n’a rien arrangé ».

Née en 1981 pour desservir la Corse, la petite Corse Air a pris un virage aérien en 1990 en intégrant le groupe Nouvelles Frontières de Jacques Maillot, et en survolant les mers du Sud. Elle dessert désormais 3 axes, à différents degrés, « le Bassin océan Indien, avec l’île Maurice, Mayotte, Madagascar, et La Réunion, qui représente 40 à 45% de notre chiffre d’affaires, le Bassin Caribéen, Martinique, Guadeloupe, pour 35% du CA, et l’Afrique, avec Abidjan, Cotonou, Bamako. »

Corsair modernise ses appareils et s’installe durablement dans la région

Elle est devenue plus globalement « domienne » à la suite du trou d’air provoqué chez les compagnies par la Crise Covid. La recapitalisation a été concrétisée grâce à un consortium d’investisseurs ultramarins public-privé, à majorité antillais. Un pari réussi, rapporte Jules Perreau, « nous avons explosé notre chiffre d’affaires à 650 millions d’euros en septembre dernier, une année record ! » La flotte aligne désormais neuf appareils, dont cinq A330 NEO.

Ce chef d’entreprise d’un nouveau genre ne s’abrite pas derrière son petit doigt pour en expliquer les raisons, « grâce au prix des billets qui ont grimpé, mais surtout par l’accroissement de l’offre avec l’achat de nouveaux avions de plus grande capacité, et le taux de remplissage s’est accru pour atteindre jusqu’à 86% dans l’océan Indien. C’est énorme ! » Des reins solides pour affronter les contraintes, « la structure des coûts reste compliquée avec la hausse du carburant qui a atteint 30%, comme les pièces de moteur ou leur maintenance, et qui impacte le prix du billet ». Donc la capacité financière des potentiels voyageurs.

Le fret trois fois plus cher pour Mayotte

Tous les avions qui touchent Mayotte sont des A33O NEO, « les avions les plus performants, plus silencieux, plus confortables. Avant, c’était un peu comme dans une voiture, la clim était soit trop forte soit trop basse, désormais, la température est mieux régulée ».

Des appareils qui permettent de transporter 10 tonnes de fret supplémentaire, « qui coute trois fois plus cher pour Mayotte depuis Paris, que pour La Réunion car il y a beaucoup moins d’offre. On ne charge d’ailleurs que du fret pour Mayotte au départ de Paris. Cela permet de mieux rentabiliser nos lignes sur Mayotte notamment en période de basse saison où il y a moins de voyageurs. » Depuis la reprise de la desserte vers Mayotte en 2020, Corsair a créé « des bretelles » qui, comme les autoroutes, permettent en reliant Mayotte à La Réunion, d’accéder aux grandes lignes vers Paris, Marseille ou Lyon. « Le marché à Mayotte est très saisonnalisé, et si tous les sièges sont pleins pour les fêtes de Noël, en basse saison souvent une centaine de siège est occupée seulement sur la capacité de 350. » La fréquence passe donc de 4 liaisons en haute saison à 3 le reste de l’année.

Partenariat scellé entre la présidente du Medef Mayotte et le directeur régional de Corsair

Les dirigeants de la compagnie ont noté que la concurrente Air Austral n’avait pas baissé ses fréquences, « il y a donc de la place pour deux, et d’ailleurs, après notre arrivée et à la fin de la crise Covid, le trafic a augmenté de 25% ». Nous avons interrogé Jules Perreau sur ses parts de marché par rapport à Air Austral, « de 12 à 40% en fonction des segments entre La Réunion, Paris ou Mayotte ».

C’est donc avec un grand sourire qu’il dégainait son stylo ce jeudi matin pour signer une convention avec le Medef Mayotte, qui propose des tarifs préférentiels aux entreprises adhérentes. Les classes Business ou Premium, dotées de grands écrans HD abritant un choix de plus de 100 films, avec pour la première, des sièges coque, le wifi, etc.

Atterrissage en douceur à Marseille et Lyon

Le handicap de Corsair, c’est de ne pouvoir desservir notre île en direct, « la piste trop courte ne permet pas aux avions de décoller à pleine charge », également, le passage par La Réunion permet de pérenniser le modèle économique en basse saison, et avec la mise en place de nouvelles destinations métropolitaines. « Dans le cas d’une liaison Mayotte-Paris, l’arrêt à La Réunion ne dépasse pas 1h30, et une fois à Orly, une navette prend en charge les voyageurs pour les amener à la gare de Massy TGV. » Un service indispensable pour concurrencer l’aéroport d’arrivée d’Air Austral, Roissy-Charles de Gaulle, une sorte de Pôle d’échange multimodal géant, où avion, train, voiture, représentent le champ des possibles.

Pour un maximum de sécurité horaire, il est préférable de prendre un billet groupé « train-air », « en cas de retard de l’avion, on sait que vous devez attraper le train derrière. »

Il est désormais possible de se rendre à Marseille puis Lyon, sans passer par Paris, dans un parcours Mayotte-Réunion-Marseille-Lyon.

Beaucoup de questions pratiques et intéressées chez les adhérents du Medef présents

Des offres auxquelles les adhérents du Medef pourront accéder à tarifs préférentiel, « ce sont les mêmes que vous soyez une PME ou un grand groupe comme Orange ». Les remises vont de 20 à 35% selon la catégorie de voyage sur un billet HT Mayotte-Paris, et de 5 à 10% sur un Mayotte-Réunion. Les entreprises qui ont contracté avec une agence de voyage pourront en bénéficier… « sauf l’agence Issoufali, partenaire d’Air Austral »

Si la compagnie ne dessert pas la Guyane, les adhérents de tous les autres Medef ultramarins en bénéficiaient déjà, et cette signature était attendue par Carla Baltus, sa présidente : « Nous avons mené ces discussions au bénéfice de nos adhérents, j’espère que le maximum d’entre eux y auront recours. Nous, chefs d’entreprise, savons que la concurrence est importante, cela n’empêche pas de bénéficier d’atouts quand ils existent. »

Un partenariat gagnant-gagnant pour le Medef qui, en proposant ces avantages commerciaux exclusifs, pourrait dépasser le nombre de ses 80 adhérents. D’autant que les dix premiers à souscrire l’offre se verront offrir la carte de fidélité Gold !

Anne Perzo-Lafond

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