Cela fait plusieurs années que la CRESS a pour objectif de favoriser l’insertion du public mahorais éloigné de l’emploi, en grande majorité des jeunes. Pour cela, elle a déjà signé des conventions avec différents acteurs publics, dont la Cadema, afin de faciliter l’emploi de ces personnes sur les chantiers de construction. « Comme il y a beaucoup de marchés publics à Mayotte, il était important de réserver une partie de cet emploi disponible à des personnes éloignées de l’emploi dans le cadre d’une insertion », déclare Kamal Youssouf, le directeur de la CRESS.
Grâce au chantier du Caribus, 132 personnes ont déjà retrouvé le chemin de l’emploi via un accompagnement assuré par les différents partenaires impliqués comme Pôle Emploi ou la Mission locale. La CRESS a quant à elle embauché un « facilitateur des clauses sociales », Soidridine Soulaïmana, qui, grâce à son équipe dédiée, contribue à ce que la réinsertion des personnes éloignées de l’emploi se déroule dans les meilleures conditions. Ces conventions stipulent qu’au moins 5% des heures travaillées soient réservées pour le type de public visé. « Ces chantiers permettent à ces jeunes qui ont souvent quitté l’école tôt de découvrir des métiers et de viser les secteurs qui recrutent. Certains poursuivent dans cette voie par la suite et ceux qui ne poursuivent pas auront au moins découvert certaines possibilités auxquelles ils n’avaient pas pensé », précise Kadafi Attoumani, le président de la CRESS.
Faire le lien entre emploi et logement
Après les institutions publiques, la CRESS se propose de faire signer cette convention à tous les acheteurs publics du territoire. Ce mercredi, c’est Delphine Sangodeyi, Directrice Générale d’Action Logement Mayotte (AL’MA) qui a apposé sa signature à côté de celle du président de la CRESS. « En tant qu’organisation citoyenne, nous avons la volonté d’amener les plus fragiles d’entre nous à se réinsérer », a déclaré Delphine Sangodeyi. « En outre, nous avons récemment posé la première pierre de notre résidence pour jeunes actifs, ainsi les jeunes employés auront le sentiment de travailler pour eux-mêmes », a-t-elle ajouté. Le lien entre logement et emploi est ainsi posé et permettra de motiver les personnes sur le chemin de leur réinsertion.
Elle assure par ailleurs que les 5% d’heures travaillées réservées sont un minimum pour son association. « Si nous pouvons, nous monterons jusqu’à 7 ou 8% », a-t-elle indiqué. Si les métiers du BTP peuvent paraître peu attractifs pour les jeunes de prime abord en raison de leur fatigabilité notamment, la Directrice Générale d’AL’MA nous révèle que ceux-ci ont évolué vers davantage de sécurité et de facilité grâce à l’évolution des systèmes constructifs. Avec l’ambitieux projet de construire 5000 logements en 10 ans, AL’MA aura de quoi contribuer à réinsérer de nombreux jeunes ces prochaines années !
Nora Godeau