Comédienne pendant plusieurs années au sein de la compagnie Ariart qu’elle a confondé, Dalfine Ahamadi est aujourd’hui professeure des Ecoles. C’est au cours de sa formation d’enseignante au CUFR qu’est née l’histoire de « quatre petites notes d’amitié », à l’occasion d’un projet pédagogique. « A l’époque, nous avions simplifié l’histoire pour qu’elle soit accessible aux élèves non-lecteurs. La compagnie Stratagème a décidé d’en faire un spectacle pour enfants. Puis, Nassuf Djaïlani a souhaité publier le texte dans sa version originale aux éditions Project’îles et de la faire illustrer par Geneviève Marot », nous explique Dalfine. « Quatre petites notes d’amitié » est son premier texte publié, mais elle n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle écrit depuis longtemps des histoires qu’elle n’avait jamais osé proposer à la publication jusque-là. « J’ignorais que j’avais des talents d’autrice », nous glisse-t-elle malicieusement.
Une quête initiatique dans l’océan Indien à la recherche du dzendzé
L’histoire commence en Indonésie quand un petit garçon observe un vieil homme en pleine fabrication d’un objet en bois mystérieux qui se révèle bientôt être un instrument de musique : le dzendzé. Mais un jour, un cyclone l’emporte et le petit garçon se lance alors dans une quête à travers tout l’océan Indien pour retrouver l’instrument disparu. « J’ai voulu écrire sur ce sujet quand j’ai appris qu’il ne restait plus que deux personnes capables de fabriquer cet instrument dans la région : Mogné Madi aux Comores et Colo Hassane à Mayotte. Le dzendzé est donc menacé de disparition prochaine, il était urgent d’en parler dans un livre pour qu’il demeure au moins dans les mémoires », explique l’autrice qui indique également que cette histoire permettra aux enfants de mieux découvrir leur région.
Outre l’aspect préservation de la mémoire musicale de notre île, cet album a également une visée pédagogique. « Dans notre travail d’enseignant, on nous demande beaucoup d’appuyer sur le numérique. Or je trouve que tenir l’objet livre entre ses mains est tout aussi important pour les enfants et une histoire qui se déroule dans leur région est plus susceptible d’éveiller leur intérêt », déclare Dalfine Ahamadi. Une première lecture de cet album a d’ailleurs eu lieu avec les enfants de l’association « les enfants de Mabawa » dont la comédienne est devenue directrice artistique. « Il y avait des enfants lecteurs et non lecteurs puisque les images rendaient l’histoire accessible à ces derniers. La lecture d’image est d’ailleurs tout aussi importante que la lecture de mots », explique l’enseignante, très engagée dans son rôle de pédagogue.
Une tournée de spectacles prévue
Si l’album est déjà disponible dans les librairies métropolitaines, il faudra attendre encore un peu pour qu’il soit présent dans les librairies de Mayotte. A l’occasion de sa sortie, la compagnie Stratagème prévoit une tournée de son spectacle inspiré de l’ouvrage dans les écoles dès la semaine prochaine.
Nora Godeau