« Nous sommes ravis d’annoncer l’acquisition de Somagaz, qui nous permet d’entrer sur un nouveau marché qui s’ajoute aux 23 filiales que compte déjà Vivo Energy en Afrique et dans l’Océan Indien », déclarait Stan Mittelman, PDG de Vivo Energy dans un communiqué. En effet, ce rachat devrait permettre au groupe d’augmenter sa croissance et ses activités selon Éric Lefevre, directeur général de Somagaz. « Le rachat par Vivo Energy de Ceejay Gas, société mère de Somagaz basée à Maurice, est une bonne chose. C’est un groupe qui croît très rapidement. Il a la volonté de développer son activité GPL au niveau du continent africain, ce qui représente la meilleure alternative pour l’Afrique et pour Mayotte. Ce rachat n’entrainera aucune modification et aucun changement des activités quotidiennes et des services pour nos clients, rien ne changera concernant l’embouteillage, le stockage et la distribution de gaz à Mayotte », assure le directeur général de Somagaz.
Tous les employés vont être conservés avec les mêmes conditions d’emploi et les mêmes avantages, il n’y aura pas de licenciements ou de restructuration et la totalité de l’équipe managériale sera conservée. « Si nos actionnaires ont décidé de vendre leur participation au groupe Vivo Energy c’est dans un souci d’investissement et de modernisation », indique Éric Lefevre. Le groupe a notamment fait durant cette année l’acquisition d’entreprises de GPL à La Réunion et en Namibie ce qui fait dire au directeur général de Ceejay Gas, Anil Currimjee, dans un communiqué, que c’est une bonne chose : « Nous sommes convaincus que le groupe Vivo Energy est bien placé pour accompagner Somagaz dans une nouvelle phase de son développement pour le plus grand profit des clients, du Département et du personnel. Il s’agit d’un simple changement de contrôle qui n’aura aucun impact sur la capacité opérationnelle de Sigma ou de Somagaz, ni sur la poursuite de son activité commerciale et des livraisons de GPL à ses clients ».
Concernant le montant de la transaction, cela reste encore un secret bien gardé. « Je ne le sais pas ! Avoue Éric Lefevre. Il serait aventureux de donner des chiffres et cela est d’autant plus difficile que, certes, un accord a été signé mais il reste encore des conditions préalables comme la validation par Bercy (ndlr : Ministère de l’Économie) et par les actionnaires ». Pour l’instant ce que l’on sait c’est que l’objectif de la date d’acquisition se fasse d’ici la fin de l’année, avant 2024. « Nous espérons entre début décembre et la mi-décembre, le temps de transmission d’un actionnariat à un autre », déclare le directeur général de Somagaz.
Des projets d’investissements importants dans le futur
Même si le projet de centrale biogaz a été avorté, d’autres sont en phase d’études et sur le point d’être concrétisés. « Le projet de centrale de biogaz a été abandonné il y a un an environ. La société Engie, partenaire dans ce dossier, a décidé de sortir de ce projet pour des raisons qui lui sont propres. Il n’y a pas eu de repreneur… Je doute que ce projet aboutisse un jour », rapporte le directeur général de Somagaz. En revanche un projet qui est en passe d’être réalisé est celui de la construction d’un centre de réépreuve pour les tests de sécurité sur les bouteilles de gaz à Mayotte. « Actuellement nous sommes obligés d’envoyer les bouteilles en métropole… Cela demande beaucoup de logistique, occasionne des coûts très élevés, sans parler de l’empreinte carbone. Notre objectif est d’avoir un centre de réépreuve avant la fin de l’année 2024 afin de pouvoir effectuer des tests sur les bouteilles de gaz, vérifier leur conformité, la pression pour le stockage, etc. Ces tests sont obligatoires et doivent avoir lieu tous les dix ans ».
Somagaz souhaite également augmenter sa capacité de stockage en produits prêts à être distribués pour faire face à la demande en gaz de cuisson qui ne cesse d’augmenter. « Notre ligne de conduite est d’avoir un impact positif pour le développement du Département et ainsi de n’avoir aucune rupture de stock de gaz à Mayotte », soutient Éric Lefevre. Autre ambition et pas des moindres : la décarbonation de production de gaz liquide. « C’est très compliqué, concède le directeur général de Somagaz. Nous réfléchissons à des alternatives qui sont au stade d’avant-projet comme la mise en place d’ombrières sur la place de parking des camions. Nous souhaitons exploiter cet espace pour produire de l’énergie verte afin d’accompagner par l’électrification notre flotte de camions. Pour l’instant, malheureusement, la technologie n’a pas été assez éprouvée. Mais on peut imaginer que d’ici plusieurs années cela soit imaginable ».
En attendant la société renouvelle régulièrement sa flotte composée de huit camions. « Nous avons investi dans des camions aux dernières normes avec des consommations moins importantes, des boites automatiques et le système start&stop… Cela a engendré une baisse significative de la consommation et surtout moins de rejet de particules fines dans l’atmosphère. Deux ont été changés cette année et trois autres le seront l’année prochaine. Notre objectif est que d’ici 2026, notre flotte soit entièrement renouvelée ».
De son côté, le PDG de Vivo Energy se félicite de la future acquisition de Somagaz qui a distribué 6.000 tonnes de gaz et fait un chiffre d’affaires d’environ 18 millions d’euros en 2022. « Nous sommes impatients de conclure cette transaction et de pouvoir accueillir nos futurs collègues de Somagaz au sein de Vivo Energy, afin de servir le Département et la population mahoraise (…) et de contribuer au développement économique et social de Mayotte dans les années à venir ».
B.J.