C’était en quelque sorte « une grand’ messe » de la jeunesse qu’avait organisé le CRIJ (Centre Régional d’Information Jeunesse) ce mardi 17 octobre au matin. L’ensemble des acteurs susceptibles d’accompagner les jeunes vers l’insertion professionnelle ou la réussite de leurs projets étaient présents dans l’hémicycle avec, en tête de file, notre préfet Thierry Suquet. Le recteur Jacques Mikulovic aurait dû également être présent ce jour, mais a malheureusement a été retenu par d’autres obligations, ce qui a grandement déçu les jeunes gens présents. Ces derniers étaient issus des services civiques, mais aussi du conseil municipal des jeunes de la mairie de Mamoudzou.
Le préfet a fait ce qu’il a pu pour répondre à la place du recteur, mais certains points plus spécifiques à l’éducation n’ont malheureusement pas pu être abordés. « Je n’ai pas eu l’occasion de poser la question qui me tenait le plus à cœur à savoir pourquoi le territoire mahorais ne dispose pas d’écoles supérieures qui nous permettraient de pouvoir rester à Mayotte pour étudier auprès de nos proches », déplore Annaëlle Moussa, la jeune mairesse de Mamoudzou. Les jeunes du conseil municipal se posent également beaucoup de question concernant la sécurité dans les établissements scolaires, qui ferment régulièrement à cause de ce problème, mettant en péril ceux qui passent le bac cette année. « Je trouve que le préfet a un peu tourné autour du pot », déclare Yamina, 16 ans. « Même si je comprends que certains problèmes n’ont pas vraiment de solutions immédiates, je reste globalement déçue par les réponses du préfet », poursuit la jeune fille.
De nombreuses structures pour la jeunesse ont dialogué avec les jeunes
Cette agora se voulait d’abord un débat entre les jeunes et les différentes structures susceptibles de les aider dans leurs projets ou de leurs donner des idées. « Cette agora a été organisée pour permettre aux jeunes du territoire d’exprimer leurs interrogations, mais aussi de montrer comment le CRIJ (Centre Régional d’Information Jeunesse) est capable de réunir un maximum d’acteurs pour répondre au mieux aux questions que se pose la jeunesse mahoraise », déclare Emmanuel Mourlet, président Info Jeunes France, une structure nationale qui soutient le CRIJ. C’est d’ailleurs à l’occasion de la venue de sa délégation cette semaine que le CRIJ a décidé d’organiser cette agora.
Plusieurs jeunes qui ont réussi leur parcours professionnel étaient venus témoigner des possibilités qu’offre le territoire pour se faire accompagner. « Il existe beaucoup de structures d’accompagnement à Mayotte, mais c’est à nous d’aller vers eux et de montrer qu’on est vraiment motivés », déclare Ben Faza, une jeune coach sportive travaillant en métropole qui a pu bénéficier de nombreuses aides grâce à sa pugnacité et son courage. « Il faut oser sortir de chez soi, téléphoner, se déplacer, insister. Les aides ne nous sont pas servies sur un plateau d’argent, il faut montrer qu’on est vraiment motivé pour les obtenir », déclare-t-elle tout en affirmant aux jeunes présents dans l’hémicycle ce mardi matin que « les rêves sont le moteur de la réussite professionnelle ».
Cette agora a permis aux différentes structures de présenter leur rôle, comme Ladom pour la mobilité, le RSMA pour les jeunes en décrochage scolaire (notamment), la mission locale ou encore la DRAJES (Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports). Elles sont présentes pour aider les jeunes à réaliser leurs projets… à condition bien entendu que ceux-ci soient bien réfléchis en amont, suffisamment réalistes et que les jeunes se montrent les propres acteurs de leur réussite.
Nora Godeau