Taxer les billets d’avion pour inciter au « report modal », c’est-à-dire privilégier d’autres modes de transport que l’aérien, une mesure qui a sans doute sa place en métropole, mais peu dans les outre-mer a convenu le ministre des Transports Clément Beaune. Ces derniers possèdent peu ou pas de voies ferrées, et quand elles existent, aucune ligne d’avion ne se présente comme alternative, contrairement à la métropole.
Pour autant, une étude de l’ONG transport & environnement T&E dénonce les exemptions dont profite le secteur aérien en France qui priverait l’Etat de 4,7 milliards d’euros en 2022. Sont visées l’absence de taxe sur le kérozène sur l’ensemble des vols au départ des pays européens, ainsi qu’une TVA basse qui ne s’applique que sur les vols nationaux.
Une réévaluation qui, si elle intervenait, aurait forcément un impact sur les billets d’avion, tout comme la taxation de l’aérien pour « report modal », envisagé par le gouvernement. Un peu comme pour le tabac, l’idée est de faire grimper les prix dans un effet dissuasif, « Il faut que l’usager en paie une partie », a indiqué le ministre des Transports. Mais sur les liaisons ultramarines où il n’existe aucune alternative que le maritime et ses longs mois de trajets, cela ne peut fonctionner. C’est pourquoi Clément Beaune a précisé ce mardi être « attentif aux Outre-mer », « il peut y avoir une compensation ».
De son côté, le sénateur Victorin Lurel qui avait alerté à ce sujet, indique « accueillir favorablement le choix du Gouvernement de travailler à un dispositif qui exonèrerait la majorité des trajets vers les Outre-mer ».