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Mamoudzou

Wuambushu et Loi Elan, poursuite des objectifs et en avant !

Poursuite de la lutte contre l’habitat insalubre et prohibé ce lundi 14 aout au sein du village de Hamouro, rattaché à la commune du sud-est mahorais qu’est Bandrélé.

Il est à peine 7h et pourtant le dispositif mécanique, humain et sécuritaire se veut des plus impressionnants aux abords du marché couvert de Hamouro. C’est donc officiellement en ce lundi matin et, pour toute la semaine, que sera orchestrée la mission de destructions de 81 habitations illégales en une configuration, disons-le honnêtement, plutôt délétère et dangereuse au regard de l’enchevêtrement labyrinthique des lieux, aussi proche d’une submersible ravine.

Pour cette opération qui dure près d’une semaine, 11 camions, 1 pelle et 1 tractopelle de la société Tétrama sont engagés

Une fois n’est pas coutume

Formulée en ce début d’année par ladite commune, dans le cadre de la Loi Elan, ce souhait de régularisation, de ré-appropriation foncière et de mise en sécurité, s’est d’abord constitué d’une phase d’enquête de terrain, d’identification sociale et de recensement des habitats illégaux. Une enquête plutôt complexe au regard de la configuration des lieux où logements légaux, s’entremêlent avec ceux recensés illicites impliquant 36 familles. C’est donc à l’issue de tout ce travail que l’Arrêté préfectoral du 15 mai 2023, incluant la délimitation précise du périmètre secteur B, a été officiellement déposé et soumis, à l’issue, à contestation auprès du tribunal administratif de Mamoudzou : « Vous voyez les délais qu’il faut, c’est entre 4 et 6 mois en moyenne pour mener une opération comme celle-là » nous précise Thierry Suquet, préfet de Mayotte, présent sur les lieux.

Thierry Suquet et ses équipes effectuent un état des lieux du secteur et de la mission fraichement entamée

Objectifs initiaux Wuambushu et loi Elan apparemment dans les clous 

Dans cette engagement pris en amorce de 2023, visant la destruction de 1 000 habitats illégaux, il semblerait que l’efficient train gouvernemental — par le biais des équipes préfectorales de Mayotte — soit lancé; du moins les pelleteuses, portant, 5 mois après le début officiel de l’opération tant médiatisée, à 500 le nombres de logements détruits, incluant donc cette nouvelle intervention en zone de Bandrélé. « Cette opération est appelée à se poursuivre en d’autres secteurs sur les terrains communaux et privés de notre commune » indique Bouchourani Colo, adjoint au maire, « on ne peut rester indifférent lorsque l’on voit dans quel milieu dangereux, et non sanitaire, évoluent ces personnes; cela engage aussi les responsabilités de notre commune. Toute destruction entrainera derrière une politique plus accrue d’une part environnementale mais également un travail renforcé de terrain, notamment par le biais de notre police municipale, afin que cet espace libéré, aussi jugé inconstructible, ne soit pas de nouveau repris d’assaut; sinon tout cela ne sert à rien. Nous travaillons également beaucoup avec les associations villageoises ce qui nous permet d’être activement au fait de ce qui se passe sur notre territoire ».

Le préfet et l’adjoint au maire de Bandrélé, Bouchourani Colo (chemise claire, arrière plan), assistent aux derniers déménagements de certaines familles

Et c’est pas fini…

Concernant le village de Hamouro, d’autres arrêtés se veulent donc en cours de rédaction, incluant notamment les secteurs A et C restants, auxquels se greffent d’autres opérations, incluant également un volet ciblé au niveau du village de Mtsamoudou. Pour ce faire, notamment sur le plan sécuritaire, le préfet de Mayotte informe que, dans le cadre d’opérations interministérielles impulsée par le ministre de l’Intérieur — au regard de cette nouvelle phase de Wuambushu dit 2 — Mayotte va bénéficier d’un escadron de gendarmerie mobile supplémentaire (soit 5 escadrons au total à venir, d’ici septembre prochain), ainsi que des équipes police et gendarmerie spécialisées à haut niveau sur le volet judiciaire et l’économie souterraine, afin d’établir des enquêtes poussées et démonter les filières, sur du long terme, propres à la délinquance dans sa globalité qui sévit sur le territoire : « À côté de cette destruction d’habitats illégaux et insalubres, ce qui nous intéresse c’est aussi de s’attaquer à ceux qui profitent de cette situation, aux marchands de sommeil et toutes les complicités internes » souligne Thierry Suquet.

Bien qu’une solution de relogement lui ait été proposée, Mme X, assistant à la destruction de son logement, a préféré se débrouiller par ses propres moyens pour essayer de rester au plus près de son village

Rappelons que cette opération en cours se veut donc établie tout au long de cette semaine, engendrant des dispositions de circulation.

25 personnes et 3 chefs d’équipe composent les rangs de Tétrama pour cette opération.
Les effets personnels seront pris en charge pas la société de déménagement AGS qui a dépêché 4 personnels et 2 camions sur zone
Principalement composés de tôles et de bois, les déchets sont triés à la main et évacués à l’issue
Les enfants du quartier assistent à cette scène telle une sorte de spectacle sans en comprendre réellement le sens
Au regard de la délicate configuration d’accès, le démantèlement des bangas se fait principalement à la main
Il s’agit là de la 2ème opération de décasage loi Elan pour le nouveau ComGend et general 2 étoiles Lucien Barth
Le secteur B de Hamouro ne concerne dans l’immédiat ni les hauteurs, ni la partie littorale
Les équipes de la police municipale de Bandrélé auront à charge d’assurer la pérennité de cet après opération

 

Comme un air de village fantôme ce lundi 14 aout au matin. La plupart des habitants concernés par cette expulsion ont anticipé cette opération préférant démonter eux même leur habitat en fin de semaine précédente

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