Créé il y a seulement un an et demi à Mayotte, le GIP Europe compte actuellement environ cinquante personnes. Son rôle est d’accompagner les porteurs de projets dans le montage de leur dossier afin que celui-ci soit accepté et puisse bénéficier d’aides financières. Mercredi, pas moins d’une cinquantaine de personnes est venue à Bandrélé recueillir des informations et se renseigner auprès des principaux pourvoyeurs de fonds européens comme le GIP, le Conseil départemental ou encore le Groupe d’Actions Locales (GAL) Ouest Grand Sud.
« L’objectif de ces rencontres est de faire connaître l’Europe autour d’un événement convivial enrichi par des échanges et de mettre en avant les aspects positifs en montrant qu’il y a beaucoup de choses à Mayotte qui proviennent de fonds européens, indique François Duhesme, responsable de la communication au sein du GIP Europe à Mayotte.
Nous avons remarqué que les choses sont éclatées sur le territoire, les porteurs de projets, souvent, ne savent pas vers quelle structure se rapprocher pour solliciter des subventions. A travers cette journée d’échanges, ils vont savoir qui fait quoi et qui finance quoi, mais aussi mettre des visages sur des noms ».
Pour cela, le GIP a divisé la matinée en deux temps forts. Une première partie explicative sous forme de conférence-débat avec plusieurs intervenants venus parler de leur structure, puis une seconde où chaque organisme présent avait un stand permettant des discussions plus approfondies et plus spécifiques avec les porteurs de projets désireux d’en savoir davantage sur les fonds disponibles. « Nous voulons ainsi impulser une nouvelle dynamique et accompagner les porteurs de projet pour développer le territoire. Pour cela, nous avons besoin de tous pour réussir », complète François Duhesme.
450 millions d’euros sur la période 2021-2027
Afin d’aider les porteurs de projets, le GIP a mis en place un pôle animation composé de huit personnes. « Nous les accompagnons, nous les orientons, nous les conseillons et nous les aidons à faire un business plan par exemple, explique Soiyiff Mze, animateur au sein du GIP Europe. Pour cela, il est essentiel d’écouter pour comprendre le projet qu’une personne a dans la tête. Si le projet correspond aux orientations stratégiques de l’Europe alors nous l’aidons à monter son dossier. Si ce n’est pas le cas, nous l’orientons vers d’autres structures ».
A travers les fonds FEDER (Fonds européen de développement régional) et FSE (Fonds social européen) gérés par le GIP Europe, ce ne sont pas moins de 450 millions d’euros que l’Union européenne a alloué à l’île aux parfums sur la période 2021-2027. Le FEDER peut être sollicité pour tous les projets liés à la recherche, à l’innovation, à la compétitivité et à l’environnement. Il a ainsi permis de financer des travaux au CHM, l’éclairage public à Kani-Kéli ou encore le lycée agricole de Coconi. Les sept priorités de ce fonds concernent l’innovation, le développement numérique, l’écologie, la mobilité, les projets innovants et durables, les infrastructures, mais aussi le développement de l’aéroport en Petite-Terre à travers la piste longue. Le FSE, lui, concerne plus les domaines de l’emploi, de l’inclusion sociale et la lutte contre les discriminations. Ces deux fonds permettent ainsi de financer les projets en rapport avec la santé, l’éducation, l’environnement, le développement durable, le numérique, notamment.
« Si l’Europe intervient à Mayotte c’est pour développer le territoire. Car l’objectif de ces fonds est de servir l’intérêt général et la vie quotidienne des mahorais en investissant dans les infrastructures sur le moyen et long terme », estime François Duhesme.
Après avoir été à Tsingoni la semaine dernière, à Bandrélé cette semaine, le GIP Europe et ses partenaires seront présents mercredi prochain à Mtsamboro, le 23 mai à Dzaoudzi et le 31 mai à Mamoudzou afin de continuer à informer les porteurs de projets. « Notre objectif est d’aller sur les différentes parties du territoire et de faire connaître les fonds européens existants », précise François Duhesme.
B.J.