Désignée comme première cause « de tous les maux de la société mahoraise et de la quasi-saturation de tous les services publics de l’île », l’immigration massive et irrégulière pointée du doigt se doit de trouver solution enfin concrète et efficace comme le souligne l’ensemble des élus par le biais de ce communiqué de rappel. Un rappel qui encourage la bonne tenue de cette opération pour laquelle le démarrage médiatisé fut quelque peu compromis pour raisons juridico-administratives.
Un soutien indéfectible en plus d’un fort besoin de moyens
Des suites de la suspension de la première et officielle procédure de décasages, l’ensemble des élus départementaux a souhaité rencontrer le préfet, Thierry Suquet afin, d’une part, de redéfinir les axes et points essentiels qu’il était temps d’acter pour les droits et la sécurité des concitoyens mahorais et, d’autre part, de réaffirmer le plein soutien et le caractère impératif de cette opération. Une opération pour laquelle le Département a aussi rappelé, dans la limite de ses compétences, sa mobilisation qui nécessite des moyens notamment sur le volet social.
Car, de manière directe ou non, ces reconduites à la frontière engendrent forcément des besoins plus accrus en termes d’Aide sociale à l’Enfance (ASE) et de Protection maternelle et infantile (PMI), en plus des missions déjà existantes. Cela concerne notamment les structures de types familles d’accueil pour lesquelles le Département a déjà pré-sélectionné près de 160 familles mais là où l’épineuse question se présente de savoir qui et comment tout cela va être payé, le doute subsiste, malgré des réunions en février et mars derniers au regard de la proche enveloppe budgétaire à établir pour 2023. Une enveloppe évaluée à 65 millions d’euros mais qu’il est difficile d’arrêter précisément, sachant l’accroissement permanent du nombre d’usagers ciblés. À ces financements se greffent aussi, toujours selon le communiqué, les enjeux majeurs liés à la crise de l’eau ainsi que des besoins en matières d’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) (29 millions d’euros) ou encore de transports scolaires (46 millions).
Des besoins publics estimés qui se confrontent à des compensations, dans l’immédiat, bien trop limitées, voire quasi inexistantes* aussi au regard des conséquences matérielles et des dégradations que les violences engendrent. Du côté des transports maritimes, il est là encore question d’un budget exclusivement départemental. À travers son immuable soutien face à la politique gouvernementale actuelle menée sur Mayotte relative à l’opération Wuambushu, le CD appelle aussi l’État a matérialiser cet indispensable sursaut de prise de conscience et de responsabilités : « Je suis convaincu que vous partagerez ces constats et aurez à coeur de rechercher des solutions pérennes permettant au Département de continuer à jouer pleinement son rôle d’amortisseur, plus que nécessaire aujourd’hui » souligne Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental, dans son courrier adressé aux ministres Gérald Darmanin et Jean-François Carenco.
Le soutien martiniquais
À travers ces longs écrits, une parenthèse de soutien public est mentionnée, au regard de notre mahoraise actualité : « Tu peux compter sur notre contribution, dont nous sommes prêts à discuter les contours ensemble… » indique Serge Letchimy, président de la collectivité territoriale de Martinique s’adressant directement à Ben Issa Ousseni avant de poursuivre : « Puissent la France et les Comores entendre les murmures de la souffrance humaine au coeur du désespoir ».
Des discussions qui seront notamment abordées lors de la tenue du prochain conseil ministériel, annoncé par la Première ministre, Élisabeth Borne, qui sera consacré à l’Outre-mer.
S’engageant à établir régulièrement de genre de communication bilan, le Conseil départemental tient à rappeler aux habitants de Mayotte, qu’en pleine période de cette opération Wuambushu « les élus départementaux sont à leurs côtés même si nous n’avons pas la main. Le rétablissement et le maintien de l’ordre sont des préalables indispensables au développement de notre territoire » note Ben Issa Ousseni.
MLG
*Sur les 29 millions d’euros des besoins l’APA, la compensation étatique s’élève à 4 millions d’euros et concernant les transports scolaires il est fait cas qu’aucune compensation gouvernementale n’existait réellement.