Sinon, pour la piste longue, vous préférez le site de Pamandzi ou du côté de Bouyouni ?

Dans son souci affiché de transparence, la DGAC aux manettes pour mener le projet de piste longue aura communiqué à chaque changement de cap du projet. Pour l’instant, la comparaison des deux sites est en cours sur des enjeux précis,dont le coût, et les habitants sont invités à enrichir les arguments.

Lorsque nous avions titré en novembre 2022 « Piste longue : une étude sur sa réalisation en Grande Terre comme faire valoir », la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) nous avait indiqué qu’il ne s’agissait que de sécuriser juridiquement le projet en Petite Terre.

Suite à l’apparition du volcan sous-marin et au regard des risques accrus de séismes, de tsunami ainsi que de l’enfoncement de l’île (phénomène de subsidence), la nouvelle piste convergente s’appuyant sur l’extrémité sud de la piste actuelle, nécessiterait un remblai digue surélevé de quasiment 9 mètres à l’extrémité Sud et 7,5 mètres à l’extrémité Nord. Une première estimation des matériaux nécessaires allait de 2,5 à 3 millions de m3, alourdissant à la facture qui oscillerait entre 550 et 700 millions d’euros, avait déterminé le 6ème volet de présentation de la piste longue.

Le site étudié sur Grande Terre, non loin de l’ISDND de Dzoumogne

Parmi l’ensemble des 6 sites répertoriés sur Grande Terre, seul celui de Bouyouni-Mtsangamouji écarte la plupart des contraintes selon l’étude rapportée sur le site pistelongue-mayotte.fr. Reste bien sûr une emprise foncière agricole importante, mais la zone est moins accidentée, non urbanisée, semble dépourvue de risques naturels, et offre des potentiel de développement. En comparant les deux sites sur 8 thématiques majeures dont le coût, un choix pourra être fait. Seront examinés, l’Aménagement de l’aéroport et les potentiels de développement économique en liaisons aériennes directes, le Potentiel de développement de la zone économique autour de l’aéroport, l’impact sur les Ressources en eau et la qualité des eaux, , les Activités humaines (agriculture et pêche), les Milieux naturels et cadre de vie des habitants, la Desserte du site et l’impact sur le développement et l’aménagement de Mayotte, les Besoins et ressources en matériaux, les Risques naturels et industriels et donc le coût et les données socio-économiques.

Un questionnaire pour cocher un des deux sites

C’est dans ce cadre que la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) propose aux acteurs et aux habitants des nouvelles modalités de participation au projet de piste longue de l’aéroport de Mayotte. Le questionnaire « comparaison des sites de Pamandzi et de Bouyouni / M’Tsangamouji » est disponible depuis quelques jours sur pistelonguemayotte.fr, «  pour recueillir les avis de tous ». Il est par ailleurs possible d’organiser des réunions d’initiative locale sur le projet.

Dans sa version actuelle, le questionnaire porte sur les sujets qui seront étudiés au cours de l’année 2023. « Il sera renouvelé régulièrement pour aborder les thématiques successives des études de comparaison des sites. » On peut s’y rendre depuis un mobile en scannant le qr code ci-dessous ou depuis un ordinateur en suivant ce lien.

D’autre part, tout groupe de personnes (entre 4 et 10 personnes) qui le souhaite a la possibilité d’organiser une ou des réunions, baptisées « réunions d’initiative locale », pour échanger et débattre librement sur le projet de la piste longue. Ces réunions font partie intégrante de la concertation sur le projet. « La DGAC facilite l’organisation de ces réunions en mettant à disposition, si cela est demandé, un animateur neutre, ou en y participant elle-même et/ou en apportant une aide pour l’établissement du compte rendu ». L’annonce de chaque réunion d’initiative locale et son compte-rendu sont rendus publics sur le site pistelongue-mayotte.fr. Pour contacter la DGAC pour l’organisation d’une réunion d’initiative locale, cliquer ici.

Le qr code d’accès au questionnaire

Les études comparatives seront finalisées cette année 2023. « L’objectif est de disposer fin 2023 de tous les éléments pour les deux sites qui permettront de justifier le site d’implantation de la piste longue, et de préparer en 2024 le lancement du processus de déclaration d’utilité publique pour un début de réalisation en 2026, quel que soit le site retenu. »

A.P-L.

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