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vendredi 29 mars 2024
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Séminaire collaboratif, brisons la glace et avançons ! 

C’est à 8h pétantes que les principaux acteurs du tissu économique privé local étaient attendus par la Deets et le préfet en la salle de réunion de la CCI de Mayotte afin de mutualiser, de façon assez novatrice, leurs respectives visions dans le cadre d’une convergence sociale et de la mise en place d’un droit conventionnel.

Depuis l’instauration du Code du travail à Mayotte, ce fameux 1er janvier 2018, ce sont à peu près une quarantaine de conventions qui ont été actées concernant, au final, qu’un très petit pourcentage de salariés au regard de la globalité de notre économique scène insulaire et des secteurs qui génèrent le plus d’emplois. Qu’il soit question de gros groupes ou bien de PME, il est indispensable qu’il y ait une pleine harmonisation des grands axes qui caractérisent le monde même du Travail et ce, à échelle planétaire, en termes d’organisation, de conditions et de partage des valeurs produites. En somme, une structuration globale répondant aussi, avec intelligente flexibilité, aux contraintes et besoins locaux. Des besoins prioritaires qui se doivent avant tout communs visant, d’une part, le rattrapage national et, d’autre part, l’indispensable et plein développement de l’attractivité et de la professionnalisation des métiers de notre territoire.

Les avantages du séminaire collaboratif 

Nul maternage ou autre bébétisation de la part de la Deets et de l’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (Intefp) à destination des partenaires sociaux de Mayotte. Juste une approche totalement novatrice sur notre ile visant, de manière naturelle et participative, à amener sur un même sujet les acteurs ayant des positions, personnalités, visions et approches, parfois diamétralement opposées, à pouvoir se rencontrer dans le cadre d’un climat neutre et beaucoup plus apaisé.

Échanges d’idées à la table du groupe Commerce de détail

Le secret ? Un séminaire de co-conception — animé par la neutralité et le professionnalisme de ’’facilitareurs’’ de l’agence nationale Nod-A — articulé sur diverses réflexions et phases de travail individuelles, puis collectives, visant à produire des axes d’idées concrets qui seront justement, à court-moyen terme, exploités et signés par la Deets dans le cadre de la mise en place de ce fameux Droit conventionnel.* Là est toute la valeur ajoutée du dialogue social. « Il est important que les choses soient dites de manière directe, en toute transparence et franchise et ce, sans crainte de représailles ni tension afin passer à l’étape suivante, dépassant ainsi les différences et aller de l’avant, dans le même sens », explique Lise Rueflin, directrice adjointe Deets et co-organisatrice de cet événement. Un événement qui est le fruit d’un intense travail de terrain et d’étude afin de cibler les principales filières professionnelles du territoire et de proposer aussi, par la suite, des formations communes tant patronales que syndicales pour donner des méthodes de négociations collectives cadrées en faveur d’un fertile dialogue social.

Lise Rueflin (Deets) et Carla Baltus (Medef) au sein du groupe dédié aux métiers du Transport routier

Les 5 élus…

Transport routier, Hotels-café-restaurant (HCR), BTP, Sécurité et Commerce de détail. Tous ont répondu présents : patronat, ressources humaines, service partenariat entreprises de Pôle emploi et même les acteurs syndicaux. « Cette matinée est l’occasion d’engager sa propre responsabilité dans un but collectif et c’est justement cela le dialogue social; chacun est acteur et prend ses engagements, État inclus, pour être co-constructeur de cette montée de convergence sociale en contradiction aussi avec ce qui a été fait jusqu’à présent : quand l’État était volontaire, il n’y avait pas les partenaires et quand l’impulsion venait des partenaire, l’État n’était pas là pour financer » souligne Joseph-Marie Ndzanah, directeur délégué de la Deets.

Joseph-Marie Ndzanah en coordination des différents représentants syndicaux rattachés au groupe HCR

Des acteurs répartis en 5 groupes de travail, en fonction des respectifs corps de métiers, qui se voient dans l’inconsciente et bienveillante émulation de devoir définir, voire re-définir, certaines réalités locales à des professionnels médiateurs/facilitateurs venant principalement de Métropole. Une indispensable force d’écoute et une manière peut-être aussi d’aplanir et d’éclaircir certaines visions pour que les violons de chacun s’accordent dans le respect : « Il est évident par force de l’habitude et manque de professionnalisation que certains fondements du dialogue fassent défaut à notre territoire; le respect, l’écoute, la tolérance, la civilité de toute nature… L’idée de l’autre est une richesse, nous ne sommes pas tous issus du même moule mais tout le monde est en droit d’exprimer et de faire valoir ses idées » nous confie entre deux portes Mohamed Ali Hamid, président de la CCI Mayotte.

La difficulté d’amorce pour le groupe BTP étant d’appréhender la délicate et mince frontière entre attentes et besoins divers et enjeux propres à la Convention collective

Transport routier 

Au fil de nos 94 km de routes nationales et 139 km de routes départementales, sur un réseau routier initialement calibré pour 1 000 véhicules par heure (qui en subit finalement la réalité du double) et qui n’a de cesse de voir son nombre d’immatriculations de véhicules neufs croitre, quels sont les enjeux et sujets prioritaires de ce groupe de travail ? Un groupe aussi sollicité dans le cadre de son volet des transports en commun au regard du plan intercommunal de la Cadema visant à désenclaver le Grand Mamoudzou et à favoriser l’utilisation de ce genre de moyens de transports. C’est au total 3 actions qui ont été communément validées par les divers acteurs concernés. Appuyer la formation professionnelle, définir le cadre réglementaire en lien avec le code du travail des transports et les potentielles dérogations à acter pour faciliter les contraintes techniques et enfin, améliorer la protection sociale de la branche.

Après les débats, la mutualisation des idées notamment pour Lanto Thomas du groupe Matis et le représentant syndical FO transport

HCR

Du côté de nos 310 bars et restaurants et 150 structures d’hébergement représentant une capacité de 550 chambres à travers le territoire les enjeux et axes se sont ciblés sur la Communication, la formation des négociateurs, la structuration de la branche et la définition des sujets prioritaires à traiter en termes d’attractivité, de professionnalisation et de protection des salariés.

Synthétisation des idées pour les divers gérants Hôtellerie et Restauration

Commerce de détail

En ce tissu commercial plutôt dense constitué principalement de grandes surfaces, de petits magasins de quartier et de structures familiales spécialisées, c’est au bas mot 11 360 entreprises enregistrées au Répertoire Insee des entreprises et établissements dont 7 084 exclusivement dédiées au commerce. En ce secteur où la concurrence tend de plus en plus à se développer malgré des complexités socio-économiques internationales en termes de logistiques et approvisionnement, quels sont les enjeux ciblés entre les géants Carrefour, Sodifram ou encore Somaco et autres petits commerçants tout aussi importants ? Il s’agit prioritairement de structurer la branche et sa représentativité, d’établir un diagnostic commun, de travailler en communication interne sur la prévention et le dialogue social et enfin viser l’accompagnement les acteurs dans le cadre de formations.

BTP 

Mise en forme des idées individuelles

Dans les domaine des travaux publics, l’activité repart à la hausse depuis 2021 avec, de surcroit, une augmentation du nombre d’entreprises créées. Le BTP qui représente une création de richesses de près de 15% sur notre territoire, principalement émanant de commandes publiques aussi au regard d’une démographie de plus en plus importante. Une branche qui souhaite également un diagnostique global, une professionnalisation puis appuyée, tout comme la mise en place d’un agenda précis des axes prioritaires.

Sécurité 

Qu’il soit question de services de gardiennage, de sécurité ou de surveillance, ces 50 entreprises privées représentent un atout certain et un marché extrêmement lucratif au regard de notre actualité locale. Un secteur porteur, en plein essor aussi sur la scène régionale internationale en lien avec les projets économiques voisins à venir, notamment sur le Canal Mozambique et le plan gazier. Pour nos professionnels, il est nécessaire d’établir un diagnostic partagé du secteur, de former des négociateurs, de travailler sur des communication et sensibilisation internes, d’appuyer les campagnes informatives départementales sur l’existence de formations déjà disponibles et enfin de délivrer à tous les salariés une carte professionnelle.

Mutualisation des connaissances et redéfinition des besoins majeurs de la profession Sécurité privée

Une matinée chargée mais constructive ou nulles boissons ou collations n’étaient proposées par respect du calendrier religieux. Une organisation d’ateliers partant de sujets brûlants à ramener en entonnoir afin de les soumettre comme finales et concrètes actions dans le cadre de la mise en place de cette Convention collective à venir.

Oreille attentive et observation du directeur de la Deets à travers les 5 groupes de travail

Un séminaire réussi pour lequel se réjouit Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets, saluant l’implication et le sérieux de tous en lien avec ce qui existe sur ce territoire et les attentes qui s’y greffent : « Le Droit du Travail est un droit qui se construit avant tout par les acteurs qui s’appellent des partenaires sociaux. Cette mise en place est quelque chose qui se fait partout ailleurs en France, dans les autres territoires de la République. Ce que vous avez fait aujourd’hui, c’est rien de moins que la structuration de l’évolution économique des prochaines années sur les principaux secteurs que vous incarnez ».

Yassine Ali Mari, responsable de l’antenne C-Form de Mayotte mandaté par la Deets pour assurer la formation de dialogue social et RH dans sa globalité à destination des patrons et représentants syndicaux

Des acteurs réceptifs et demandeurs de formations, de manière à se construire et monter en intelligente puissance dans une approche juridiquement cadrée pour lequel l’organisme habilité C-Form prendra la suite de cette aventure de convergence sociale appuyé des axes et attentes définis lors de cette demi et intense journée.

MLG

  

*Le Droit conventionnel s’appuie sur un principe constitutionnel issu du Préambule de la constitution de 1946 selon lequel « tout travailleur participe par l’intermédiaire de ses délégués à la détermination collective des conditions de travail ». 

 

Discours d’ouverture de Thierry Suquet, préfet de Mayotte
Idées qui fusent et post-it qui s’accumulent sur les murs des divers ateliers
Alice Furic, nouvelle venue et RH du groupe BDM Carrefour « chaque acteur d’une société, quel que soit son statut, peut avoir des idées intéressantes de leadership »
Les grands axes prioritaires prennent forme
Présentation finale des enjeux majeurs sélectionnés pour chaque corps de métier. Ici Djoumoi Djoumoy, représentant CFECGC et membre actif du groupe HCR
Aspirations personnelles de chaque membre des différents groupes remises aux organisateurs et aux membres de la Deets
Présentation du déroulement de se séminaire un peu particulier

 

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