Le président Macron « inquiet de la situation sociale et sécuritaire  » à Mayotte, pas son homologue comorien

Le président Emmanuel Macron a une nouvelle fois rencontré le président Azali Assoumani, cette fois après l'accès de ce dernier à la présidence de l'Union Africaine. Et alors que le budget des Comores alloué à l’Éducation resterait largement insuffisant.

Selon un communiqué de l’Elysée repris par la presse nationale, le président français aurait fait par de « son inquiétude s’agissant de la situation sociale et sécuritaire » à Mayotte. Ce que ne découvre pas le président Comorien, et une nouvelle fois, les deux chefs d’Etat sont « convenus de poursuivre la coopération en matière de lutte contre l’immigration illégale, à la fois en matière de reconduite et de prévention des départs »

Pour l’instant, et alors que 150 millions d’euros sont inscrits au plan de développement France-Comores, le président Azali ne remplit pas sa part de contrat qui est la surveillance des départs à la migration d’Anjouan par ses gardes côtes. Surtout, celle d’engager grâce à cette somme, le développement économique des trois îles afin de fournir scolarité et soins à sa population. Au contraire fait remarquer un lecteur qui épluche le budget prévisionnel 2023  de l’Union, acté par la loi de Finances.

Le ministère de l’éducation nationale de l’Union des Comores aura sera doté d’un budget de 14,400 milliards francs comoriens, « soit 11,47 % du budget total de l’Union qui est estimé à 125,5 milliards de francs comoriens. « Ce qui est nettement insuffisant au regard des enjeux et des besoins du pays en matière d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation professionnelle », souligne Abdourahamane Cheikh Ali, auteur de « Les Comores : Genèse de l’Etat-Nation et tendances centrifuges dans une ancienne colonie française ».

Beit Salam, la résidence de la présidence à Moroni

Il met en perspective cette somme avec la jeunesse de la population et avec « le délabrement avancé voire l’état de ruine des établissements publics », « la forte désaffection de l’école publique en faveur de l’enseignement privé (70 % des effectifs), par une formation professionnelle à l’état embryonnaire, par une université aux classes surchargées et sous-équipées, par les problèmes d’équipement des élèves et par la faible qualification d’un grand nombre d’enseignants ».

Il assène « Les priorités de ceux qui nous gouvernent sont ailleurs ». Et montre la direction de la présidence de l’Union des Comores, dont les crédits s’élèvent à près de 8,7 milliards de francs comoriens, « soit 7% des dépenses totales du budget de l’Union des Comores ». Un ratio croit-il savoir qui est « plus que le double des dépenses prévues par la loi de finances française au profit de la Présidence de la République française et des services du Premier ministre ».

On ne sait si le sujet a été abordé, au cours des deux rencontres, les deux présidents s’étaient déjà rencontré en janvier dernier.

Rien n’est évidemment précisé sur des modalités de pression utilisées pour obtenir un pas en avant officiel du président Comorien, au moins en faveur de sa population et au regard des financements que la France lui alloue.

A.P-L.

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