Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis 2018, la population mahoraise a vibré tant au sens propre que figuré. Après une année nourrie d’incertitudes, de folles rumeurs rocambolesques, « de stupeur et de tremblements », comme aurait-pu l’écrire Amélie Nothomb, c’est finalement en 2019 que nous avons reçu le faire-part de naissance annonçant la venue au monde du volcan sous-marin Fani Maoré.
Études scientifiques poussées
Localisé à 50 km à l’Est de Mayotte par 3 600 mètres de profondeur, le nouveau volcan fait l’objet d’études poussées et encore plus cette année, par le concours l’Institut de physique du globe de Paris (IPGB) appuyé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et bénéficie également du soutien de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) — composé de l’Institut national des sciences de l’univers et de l’Ifremer.
D’une altitude de 820 mètres pour une superficie de 20 km², Fani Maoré présente une activité à la fois sismique, volcanique mais aussi gazeuse relative à l’émanation par fumerolles, en plusieurs sites actifs recensés (22) de fluides de types dioxyde de carbone (CO2), hydrogène sulfuré (H2S), dioxyde de soufre (SO2), méthane (CH4), monoxyde de carbone (CO)… et autres composants de gaz magmatique qui ont pu relevés en juillet 2022 dernier. Parmi l’un des ces sites d’observation, celui dit du « Fer à cheval », situé à près de 15 kilomètres au large des côtes de Petite-Terre, qui bénéficie notamment d’un planeur sous-marin de type glider permettant à terme, la surveillance en temps réel de ces émissions de fluides.
Protection de la population
Outre l’aspect purement scientifique, il est bien question de protéger la population mahoraise dans une approche d’observation permanente mais aussi d’anticipation des risques potentiels.
Pour ce faire, le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (REVOSIMA) mis en place depuis 2019, voit son budget 2023 renouvelé bien à la hausse, s’élèvant à 3,7 millions d’euros et sera intégralement financé par l’alliance des ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et celui de l’Intérieur et des Outre-mer qui couvriront respectivement 2,3 millions d’euros (+43%) et 1,4 millions d’euros (+80%). Cette revalorisation budgétaire permettra ainsi l’emploi de personnels scientifiques supplémentaires rattachés au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
MLG
(source Gouvernement - Ifremer - RGM)