Si l’endroit est désormais exposé à la vue de tous et saute même aux yeux, impossible auparavant de deviner ce qui se cachait derrière les clôtures en tôle juste à côté du dispensaire Jacaranda. Il faut dire que la maison avait été autrefois habitée par des magistrats. Mais lorsque le juge Yves Moatti et sa femme ont quitté l’île, il y a plus de dix ans, personne pour leur succéder. Il faut dire que le foncier était voué à être transféré à l’administration hospitalière. Personne ne s’en est préoccupé, en dehors d’une bande de jeunes qui squattait là, « ils élevaient une quinzaine de chiens », nous apprend le capitaine Chamassi, en charge de la Direction de la Prévention et de la Sécurité Urbaine (DPSU).
Face aux plaintes récurrentes du voisinage pour tapage nocturne et agressions, la mairie décide d’y mettre son nez et découvre l’état de délabrement de l’habitation. « Les jeunes utilisaient les chiens comme arme de destination pour racketter les gens », comme c’est fréquemment le cas lors d’élevage de meutes.
Les policiers municipaux de Mamoudzou ont donc démantelé le squat samedi dernier, sous la direction du directeur de la DPSU et du maire. « Nous avons retiré la toiture délabrée et la clôture. Un nettoyage est prévu par les services du CHM qui en est désormais le propriétaire. » Ce terrain de 3.000 m2 est en effet intégré au projet d’extension de l’hôpital. « Et il y a une belle vue sur la mer ! ».
A.P-L.