A Noël, les crèches sont légions au DLEM

Le 25 décembre résonne d’une tonalité singulière pour les légionnaires. A l’instar de toutes les unités composant la Légion étrangère, cette période est l’occasion de respecter la tradition du concours de la crèche de Noël et de donner à voir la symbolique de la nativité revisitée par l’expérience de ses soldats.

Au Quartier Cabaribère du Détachement de Légion étrangère de Mayotte, certains baraquements brillent d’un secret porteur d’espérance en ce jour de Noël. « La plus grande fête de la légion », renseigne un des militaires escortant les visiteurs.

L’imagination au service de la création

Une fête d’abord culturelle

Certes, si elle a gardé une dimension religieuse, la fête de Noël revêt dans la tradition de ce corps de l’Armée de terre, une dimension culturelle durant laquelle tous les légionnaires se retrouvent dans la fraternité et le ravivage de la flamme de l’espérance ; foyer de réconfort que constitue sa nouvelle famille, lovée dans le creuset de plus de 140 nationalités. Où qu’ils se trouvent, en cantonnement ou en mission, les légionnaires participent, chaque année, à la tradition de la crèche de Noël et de son concours.

Le DLEM ne fait donc pas exception. Les deux compagnies qui le composent ont présenté chacune deux crèches en alliant -dans une subtile alchimie – la nativité, l’expérience de vie du légionnaire ainsi que l’Histoire de cette unité, d’hier à aujourd’hui. « C’est le commandement qui décide le nombre de crèches dans les régiments », informe un militaire. Il poursuit, sourire aux lèvres : « depuis le début du mois de décembre, elles sont faites sur notre temps libre car on ne s’arrête pas de travailler pour autant ».

Rendre hommage et entretenir la flamme du souvenir

Des crèches vivantes en guise de témoignage

Les limites de l’imagination, de l’ingéniosité ainsi que la débrouillardise semblent avoir été sans cesse repoussées puisque, au-delà de la scène de la nativité, la crèche à la légion semble s’apparenter à un témoignage, ne pas oublier ceux d’hier tout en insufflant confiance et sérénité. Les sons et lumières sont mis au service d’un décor confectionné à la main – poste de sentinelle, arc de triomphe rendant hommage à la flamme du soldat inconnu ou encore tranchée de la Grande guerre – autour duquel et dans lequel les légionnaires, dans un spectacle vivant, mettent en scène leur réinterprétation de la nativité. D’inspiration libre, les quatre crèches de cette année ont eu pour thèmes « Protégeons la planète », « La vie de Monsieur le légionnaire », « La nativité du DLEM », « Savoir d’où on vient pour comprendre où on va ».

Atteindre toujours l’objectif en faisant parfaitement des choses simples

Un concours dans un esprit de fraternité

Départagées sur la base de leur originalité, la qualité et l’importance du travail fourni, la symbolique de l’esprit de famille ou encore de l’espérance et de la fraternité d’armes qui en émanent, le jury de cette année a décidé d’accorder le premier prix à la crèche ayant mis en scène « La nativité du DLEM ». Un pécule symbolique a ainsi été attribué aux participants de cette crèche. Cette tradition marque le point d’orgue de la célébration de la fête de Noël après le challenge sportif organisé la semaine dernière et la veillée du 24 décembre. Dans une ambiance de convivialité et de fraternité, ces activités renforcent les liens entre toutes les composantes de la « famille légionnaire ». Pour le visiteur de ce dimanche 25 décembre, dont l’émotion est difficilement contenue, il s’agit peut-être d’entrapercevoir les contours de la symbolique propre à la légion et de pouvoir communier, dans le silence du recueillement, au nom du souvenir, du respect et de la fraternité.

Pierre Mouysset

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