A la suite de la réunion qui s’est déroulée mardi entre la direction et les syndicats de la CGT et de Force Ouvrière, les salariés d’EDM ont décidé de reporter leur mouvement de grève à jeudi et non pas à mercredi comme cela était prévu initialement. Comme l’indique Salim Nahouda du syndicat de la CGT, « Nous avons eu une réunion avec la direction mardi après-midi, mais cela n’a rien donné. Après consultation des salariés en Assemblée générale nous avons décidé de reporter la grève à jeudi », explique le leader syndical.
De la friture sur la ligne entre les interlocuteurs
Les négociations salariales ainsi que le statut de certains personnels de l’entreprise semblent être au cœur des préoccupations actuelles. « Nous sommes des professionnels au même titre que les salariés d’EDF, explique Salim Nahouda. Au niveau national il y a eu des mouvements qui ont permis des avancées pour faire face à l’inflation notamment. Nous souhaitons ainsi un rattrapage des rémunérations. Nous avons demandé d’avoir +4,6% hors accord national mais cela nous a été refusé par la direction », complète le syndicaliste.
Pour la direction d’EDM, le son de cloche est tout autre. « Cela fait un mois que nous discutons avec les syndicats, indique Claude Hartmann, président du directoire d’EDM et Directeur général. Les négociations salariales sont compliquées cette année… Après une hausse des salaires de 5,7% en 2022, il est prévu une hausse de 7,8% en 2023. Cela fait deux années avec des hausses de salaires exceptionnelles. Je pense que c’est une offre intéressante et bienveillante, d’autant plus qu’il y a une clause de revoyure pour les compensations dues notamment à la montée de l’inflation ».
Des discriminations au sein d’EDM ?
Ce que remettent en cause également les syndicats CGT et FO est l’absence de promotion des cadres mahorais. « Nous constatons malheureusement qu’il n’y a pas d’évolution sociale pour les cadres locaux de l’entreprise. La direction va chercher des compétences à l’extérieur alors que nous avons ce qu’il faut au sein même d’EDM. De plus, de nombreux futurs retraités de métropole viennent à Mayotte pour terminer leur carrière, privant ainsi nos cadres des postes à responsabilités. Il n’y a alors pas de perspectives d’évolution pour eux, ils sont bloqués, craquent et quittent l’entreprise. Nous refusons ainsi toute discrimination et nous nous battrons pour la promotion des cadres mahorais dans cette entreprise », argue le représentant de la CGT.
La direction d’EDM, quant à elle, conteste cette version. « La réalité c’est que l’on a gagné du pouvoir d’achat depuis des années et on en gagne tous les ans. EDM tire vers le haut le paysage mahorais et son personnel. Certains syndicats cherchent par tous les moyens à créer des tensions notamment sur les salaires, la discrimination raciale ou encore la maintenance. Quoiqu’il arrive la direction s’emploiera à fournir de l’électricité aux mahorais ». Nul doute que les prochaines réunions entre les syndicats et la direction risquent d’être électriques.
Benoît Jaëglé