« L’objectif consiste à réenclencher un processus de retour sur le marché du travail pour des personnes qui en sont éloignées ». Erini Arvanitopoulou, responsable du dispositif Achat Socialement Responsable (ASR) à la Chambre régionale économique et solidaire rappelle qu’en 2018, « dix-huit Structures d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE) ont permis de réaliser 830 000 heures de travail d’insertion, soit l’équivalent de 1472 emplois ». Ces SIAE se regroupent en quatre types de structures : les ateliers chantiers d’insertion, les entreprises de travail temporaire d’insertion, les associations intermédiaires et les entreprises d’insertion. Les personnes concernées par ce dispositif bénéficient ainsi pendant un voire deux ans d’un accompagnement afin d’acquérir un savoir être professionnel.
Faire se rencontrer les SIAE et les acteurs publics
Si la matinée a été consacrée à une table ronde afin de réunir les SIAE mahoraises afin qu’elles puissent échanger sur leurs retours d’expérience, l’après-midi a été dédié aux rencontres entre les acheteurs publics de l’île. Ce moment privilégié ambitionnait de créer un temps d’échanges et de collaboration sur les secteurs d’activités en lien avec la gestion des déchets et l’agro-alimentaire. En effet, renseigne Erini Arvanitopoulou, l’intérêt de ces temps forts est « d’encourager le lien entre la puissance publique et les SIAE » pour que ces dernières soit en mesure de pouvoir répondre à des marchés publics soit réservé à l’insertion soit comprenant une clause spécifique permettant la mise à disposition de travailleurs provenant d’un processus de retour sur le marché du travail.
C’est le cas notamment de LVD Mayotte Environnement, engagé dans la protection de l’environnement, qui emploie cinq travailleurs accompagnés dans un processus d’insertion professionnelle. Anne-Sophie Duroisin, coordinatrice au sein de l’entreprise, explique ainsi que « le processus de professionnalisation des personnes durablement éloignées du marché du travail leur permet de reprendre confiance en eux ». Cette démarche semble porter ses fruits puisque un des travailleurs s’est vu proposer la possibilité de poursuivre au sein de LVD Mayotte Environnement.
« Il s’agit de donner une seconde chance »
L’action menée par les SIAE revêt une dimension singulière au regard du taux de chômage qui sévit à Mayotte. C’est pour cette raison que le Conseil départemental apporte une attention particulière aux marchés publics réservés ainsi qu’aux clauses réservées. « Le tout premier marché réservé a été réalisé par le Conseil départemental », note Amina Azirari, responsable des marchés de fournitures et services au Cd. Son collègue Elakmi Noudjoumouddine, responsable des marchés de travaux, abonde, « c’est l’institution qui génère le plus de marché public lié à l’insertion ». Selon Mme Azirari, « grâce au marché public, il s’agit de donner une seconde chance » sachant que « beaucoup de jeunes sont éloignés du marché du travail ».
Pierre Mouysset