« Nous allons reprendre lundi ». Les mots de Kamal Attoumani, délégué syndical CFDT chez le transporteur Matis, apportent toute la clarté sur une situation qui, quelques heures plus tôt, ne relevait pas de l’évidence. Cette décision a été prise au regard de la mobilisation de la préfecture et du Conseil départemental sur deux points.
Des attentes prises en considération
D’abord, informe le délégué syndical, « on avait demandé le déploiement des gendarmes et des policiers à des heures précises pour reprendre le service. La préfecture a mis en place cela ». Au lieu d’un déploiement à 5h, les forces de l’ordre seront présentes dès 4h30 compte tenu que « beaucoup d’entre nous commençons à cette heure », détaillent Kamal Attoumani. Il poursuit : « et puis entre midi et deux ils seront là. Et l’après-midi fin de service ils seront aussi déployés sur les zones dangereuses ».
Deuxième grief entendu ayant levé les blocages, l’augmentation du nombre de médiateurs. « Nous avions demandé une augmentation des médiateurs dans le réseau des zones à risques […] ils vont même mettre des médiateurs dans les bus ». Ainsi 18 médiateurs supplémentaires seront déployés sur les zones sensibles. Quelles sont-elles ? Dans une logique de ne pas stigmatiser un secteur en particulier ou un village, Kamal Attoumani se veut volontairement évasif, « quand on veut parler de secteurs, ce n’est pas bon, cela crée des polémiques. Mais on peut dire que c’est de Kaweni jusqu’à Dzoumogné et de Dzoumogné jusqu’à Kahani et de Kahani jusqu’à Mamoudzou ». Bref, « le circuit » habituel emprunté par le groupement de transporteur.
Une reprise de l’activité dont la pérennité est sujette à la sécurité
Des avancées qui justifient dès lors « l’obligation de répondre au devoir de service public, en espérant que tout ira bien », note le délégué syndical. Ahamada Youssouf, transporteur du groupement Narendre M’Beli reste davantage circonspect quant à ces avancées : « on verra lundi si le nombre de médiateurs que l’on nous a promis vont rester sur le terrain ».
Néanmoins, si la situation devait à nouveau s’envenimer dans les prochains jours, un nouveau droit de retrait ne semble pas être exclu. « C’est notre seule arme », concède Kamal Attoumani. Pour sa part Ahamada Youssouf abonde, « nous on veut reprendre le travail comme il se doit. Mais si au niveau de la sécurité cela se passe mal, nous les transporteurs, on ne va pas forcer un chauffeur qui n’est pas en sécurité ». La prochaine réunion avec la préfecture est prévue le 17 novembre prochain et consistera à faire le point sur la pertinence ou non des nouvelles mesures mises en œuvre dès ce lundi.
Pierre Mouysset