En réponse à l’insécurité, la fermeture des écoles décidée par les élus de Mayotte

C’est le moyen de pression choisi par les élus pour obtenir une réponse de Paris : fermer écoles et administrations sur l’ensemble de l’île. Un geste de désespoir qui touche à l’éducation de la jeunesse, comme une capitulation.

Ce mardi matin, les habitants du Nord de l’île ne pouvaient se rendre sur leur lieu de travail en raison de barrages érigés ça et là, enflammés, tenus par des jeunes qui caillassaient automobilistes particuliers et bus scolaires. Une situation qui empire chaque jour depuis ce week-end et qui exaspère la population, la privant d’une liberté fondamentale, celle de circuler.

Réunis à la mairie de Mamoudzou ce mardi pour réfléchir à la situation, sous la présidence de Madi Madi Souf, les élus de Mayotte, parlementaires, maires, conseillers départementaux, conseillère économique et sociale, collectif des citoyens, UDAF, ont pris une décision grave, celle de fermer toutes les écoles et les administrations, mairies, conseil départemental, CCAS, Caisse des écoles, dès ce jeudi 15 septembre 2022, « et jusqu’à nouvel ordre ». Par le biais d’un arrêté du maire pour les écoles du premier degré. Et par décision du conseil départemental pour l’arrêt du transport scolaire.

Ils demandent par conséquent aux parents de garder leurs enfants à la maison durant ces jours de fermeture. Pas vraiment une journée « île morte » donc, mais les usagers de la route seront plus clairsemés.

Une décision très discutée

Une décision décalée par rapport à la situation de caillassage menée par des bandes, et qui reviendrait à dire qu’on capitule devant les auteurs de violence qui peuvent alors s’accaparer la route. On peut comprendre l’exaspération des élus face aux réponses insatisfaisantes du gouvernement, mais c’est un moyen de pression qui prend en otage les jeunes élèves qui ont besoin d’apprendre. Surtout qu’il y a de fortes chances que les exactions sur les routes se perpétuent qu’il y ait transport scolaire ou pas.

En tout cas pas de reprise tant que la situation n’est pas apaisée, or on connaît la fragilité du contexte, de « paisible », tout peut s’enflammer d’un coup. Une décision qui va être compliquée de suspendre donc.

Les élus appellent à trouver des solutions structurelles « pour que la paix, la sécurité, la sérénité, la tranquillité publique reviennent. Nous avons aussi droit à une vie normale à Mayotte ».

A.P-L.

Partagez l'article :

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Des élèves du lycée agricole de Coconi en mobilité à Beira au Mozambique

Une première pour le lycée agricole de Coconi. Depuis...

« Nous avons un volcan exceptionnel », des étudiants de Mayotte à bord du Marion Dufresne pour observer le Fani Maoré

Quatre étudiants de Mayotte participent à la 33ᵉ campagne scientifique MAYOBS du REVOSIMA, à bord du navire Marion Dufresne. Depuis 2019, la mission scrute le volcan sous-marin Fani Maoré, à l’origine de séismes fréquents sur le territoire, en collectant des données sur le fond marin et la colonne d’eau. Une immersion unique qui leur permet de découvrir concrètement le travail des chercheurs et l’importance de mieux comprendre l’activité volcanique de l’archipel.

Barges : repenser le modèle du transport Maritime ? 

Face à la paralysie provoquée par la grève des barges, la Communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) déplore un "laisser-aller" dans la gestion du service public et alerte sur la nécessité d’une refonte globale de la DTM.