Le chef du restaurant Hippocampe sacré premier « maître restaurateur » de l’île

Un arrêté préfectoral, une reconnaissance et un symbole à la fois. Davy Lesches, chef du restaurant Hippocampe à Mamoudzou, a été labellisé "maître restaurateur" par le préfet Thierry Suquet. Une première à Mayotte, qui témoigne d'une volonté d'aller vers plus d'excellence. Mais il faut que la formation suive les besoins des employeurs.

Tous sont issus du lycée hôtelier de Kawéni. La dizaine de salariés qui entoure le chef du restaurant Hippocampe ne cachait pas sa fierté ce jeudi, alors que le patron des lieux recevait des mains du préfet, une reconnaissance encore inédite à Mayotte.

Le préfet est venu remettre son arrêté au chef, une première à Mayotte

Cette « décision s’appuie sur un audit extérieur qui valide un cahier des charges défini par la loi » précise le préfet Thierry Suquet, qui ajoute que cet arrêté est la seule reconnaissance délivrée par l’Etat pour la restauration. « l’intérêt pour le restaurateur c’est que ça met en avant ses compétences et son engagement à travailler sur des produits bruts et des produits frais, c’est une garantie pour le consommateur et ça permet au restaurateur de définir une stratégie de positionnement sur le haut de gamme et de se distinguer de sa concurrence. Pour le consommateur, il y a un intérêt à savoir qu’un restaurant a le titre de maître restaurateur car il identifie ainsi des restaurateurs de métier qui ont de vraies compétences ».

Un besoin en formation et en personnels locaux

C’est « la première fois qu’un restaurant mahorais se voit décerner ce titre » rappelle le préfet. Un « choix » mais qui repose sur un long travail auprès des fournisseurs. Les restaurateurs de l’île ne savent que trop la difficulté à se procurer des produits frais, de qualité, issus d’un circuit traçable et à des tarifs qui permettent un service abordable à la clé.

Pour parvenir à ce label « on a fait des grilles d’autoévaluation avant de faire venir un critique du cabinet Véritas. Il y a 30 points à respecter, dans l’hygiène ou les produits frais, la qualité de service, c’est un tout, si un seul point n’est pas bon, on n’a pas le label. Ça permet au client une transparence totale. Il faut aussi qu’on soit aux normes du côté de la sécurité sociale, des impôts, que tout soit régulier et carré sur l’administratif » poursuit le chef.

Le chef est le premier à Mayotte à obtenir cette certification de l’Etat

Pour l’heure assure le préfet, aucun autre restaurateur ne s’est inscrit dans cette démarche, mais Davy Lesches a bon espoir de voir bientôt des concurrents le rejoindre, tant pour l’avenir du secteur de la restauration à Mayotte que pour « élever le niveau et nous même pouvoir sortir et aller manger, ainsi que pour le tourisme et la population locale qui a besoin de ça » sourit-il.

Pour ça, « il faudrait plus d’employés, plus de compétences sur l’île » plaide le restaurateur. Fort d’une équipe issue du lycée hôtelier, il salue l’arrivée de l’école Vatel et voudrait encore plus de jeunes formés, l’offre actuelle peinerait selon lui à faire face aux besoins en professionnels formés sur l’île. « Il faut former des personnes locales, ce n’est pas des personnes de l’extérieur qui feront de longues carrières sur l’île ».

Y.D.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Coupure d’eau à Cavani-Mamoudzou, ZI Kawéni et Labattoir-Badamiers

La Mahoraise des Eaux (SMAE) informe les usagers que...

Élisabeth Borne à Mayotte pour préparer la rentrée scolaire

Huit mois après le passage du cyclone Chido, dans le cadre du plan « Mayotte Debout », le déplacement de la ministre de l’Éducation nationale a pour but de constater les actions engagées, notamment en termes de reconstruction, en prévision de la rentrée scolaire qui aura lieu le 26 août prochain.

Le football, échappatoire et carcan de la jeunesse d’Hamouro

À Hamouro, les jours de vacances se suivent et se ressemblent pour les jeunes du village. Pour échapper à la monotonie et à la perspective d’un avenir incertain – la plupart n’ayant pas de papiers français – ils doivent compter sur leur débrouillardise et leur créativité. Cette année, Chefdé, 18 ans, a eu l’idée d’organiser un tournoi de football pour rassembler la communauté.

Le réseau de transport scolaire halO’ va mettre en place de nouvelles mesures pour lutter contre les incivilités

Le comité de pilotage de la cellule de veille et d’analyse « Contrôle, Médiation, Sûreté » du réseau de transport scolaire halO’ s’est tenu le 10 juillet dernier, au siège de Transdev Mayotte. Il a été question de dresser le bilan de l'année scolaire 2024/2025 mais aussi de faire émerger les priorités pour l’avenir.