« Je pense que ça devrait être obligatoire dans les écoles, sans quoi devant une situation grave, on ne sait pas toujours comment réagir pour sauver des vies » exprime en substance Thibault Mohaza, 14 ans, élu au conseil municipal des jeunes de Mamoudzou. Ce vendredi, lui et ses 48 camarades âgés de 12 à 16 ans participaient à trois ateliers d’initiation aux gestes de premiers secours, à l’initiative de la mairie.
Après quelques heures d’échanges, la différence entre le SMUR et le SAMU, les numéros d’urgence ou la position latérale de sécurité n’ont plus secret pour les jeunes élus. Parmi les temps forts de cette matinée d’initiation qui leur ouvre les portes du brevet de secouriste, des explications approfondies sur le garrot. Star des productions cinématographiques, cet acte de premier secours est pourtant un des plus délicats à pratiquer. « Dès qu’on pose un garrot, seul le médecin a le droit de le retirer ! » prévient en préambule le formateur. « Dessus, on note la date et l’heure pour éviter au patient une amputation gratuite » poursuit-il. Et surtout, « on ne l’utilise que quand le sang coule beaucoup et qu’on ne peut pas comprimer la plaie », par exemple parce qu’un objet est encore coincé à l’intérieur. Et bien sur, on évite le garrot autour du cou. Autant éviter d’étrangler le blessé.
Quand le garrot n’est pas nécessaire, les jeunes auront découvert un nouveau gros mot (ou presque), le « coussin hémostatique ». Cette compresse, à cheval entre une bande étirable et une éponge, permet d’absorber le sang et de freiner une hémorragie, avec moins de risque que le garrot susmentionné.
« C’est une formation théorique mais aussi pratique », souligne le formateur, qui insiste sur la nécessité pour les jeunes de surmonter leur timidité en jouant le blessé à tour de rôle.
Taandhuma Ahmed, responsable du service jeunesse à la mairie chapeautait ce « programme de formation » visant à « accompagner les jeunes dans des formations sur différentes thématiques », dont la prévention et le secourisme. « L’objectif c’est d’accompagner les jeunes dans une démarche citoyenne, et qu’ils comprennent que tout citoyen peut accomplir des gestes de premier secours et sauver des vies, c’est de l’initiation aux gestes qui sauvent. »
D’autres temps de formation concerneront par exemple les institutions françaises, avec deux journées entières de débats sur les différentes institutions comme les chambres parlementaires ou les communes, avec là encore le souci d’apporter de la connaissance, une autre intervention les formera à la prise de parole en public. Autant de clés de réussite dans la société, « on est citoyens dès qu’on naît, nous sommes de ceux qui pensent que les jeunes ne sont pas l’avenir de demain, mais qu’ils doivent prendre leur place dès maintenant » conclut la responsable.
Y.D.
* Mentionnons que cette formation est précisément obligatoire dans les écoles , « tous les élèves la reçoivent en 3ème », précise le rectorat, après une initiation en primaire