27.8 C
Mamoudzou
jeudi 16 janvier 2025

L’esclavagisme au cœur de l’enseignement

Adapter les programmes en fonction du territoire, c’est un des objectifs de l’atelier sur l’esclavage proposé aux élèves du collège K2 en partenariat avec les Archives. A deux jours de la commémoration.

Lorsque fut publié le décret du 27 avril 1848 qui abolissait l’esclavage partout en France, à Mayotte et dans la région lui survivait le statut d’ « engagé volontaire ». D’autre part, si la date du 27 avril a été retenue ici pour la commémorer, l’abolition prend en réalité corps le 9 décembre 1846 avec le décret d’abolition de Louis-Philippe, proclamé à Mayotte les 1er et 9 juillet 1847.

Autre particularité, le système d’esclavage qui prévalait sur le territoire était le fait d’arabo-shiraziens. Certaines familles mahoraises étaient également propriétaires d’esclaves. C’est cette part ignorée de l’Histoire de l’île que les jeunes de K2 ont pu explorer grâce à un partenariat nouée par l’Education nationale avec les Archives départementales.

Exposé du travail devant le recteur et Inssa de Nguizijou (au fond à droite)

Toute la journée, les classes défilent au CDI du collège, axant leur travail autour de 3 ateliers : Traite négrière, Esclavage et société et Abolition de l’esclavage à Mayotte. Chaque groupe aborde des thématiques en se dédoublant en sous-groupes. Une action menée dans le cadre de l’adaptation des programmes d’Histoire-géographie à Mayotte, dont est chargée Mouniati Moana. « Toutes les classes de 4ème sont concernées par cette approche de la traite orientale, puisque la thématique est au programme ». Un acte essentiel pour l’enseignante qui évoque un « contexte de déni de l’esclavagisme ».

« Les esclaves étaient les plus nombreux dans l’organisation sociale »

Revenait au cœur des échanges avec le recteur Gilles Halbout et le préfet Thierry Suquet, le nom du collège de Dzoumogne, Bakari Kusu, qui avait fait polémique à l’époque, « il fut esclavagiste, mais ensuite libérateur d’esclave », rapportait l’enseignante. Reflétant aussi l’Histoire de l’île, pour le représentant de l’Education nationale.

Elève de 4ème à K3, Noah juge l’expérience intéressante : « J’ai appris les différents commerces au niveau de la traite négrière, notamment comment les esclaves étaient vendus. »

C’est naturellement Inssa de Nguizijou, Service des publics et de la communication aux Archives départementales, qui a monté les séquences proposées aux élèves. Il rappelle la particularité de la traite négrière ici : « Les élèves découvrent le contexte d’un esclavagisme non pas atlantiste, mais oriental, qui induit une organisation sociale propre à Mayotte et à l’Afrique de l’Est. Avec une hiérarchisation particulière entre la haute société, les gens libres et les esclaves. Ceux-ci étaient les plus nombreux ».

La récente BD vient enrichir les données historiques sur Mayotte

Un travail en partenariat avec l’Education nationale qui le réjouit, « cela montre qu’il est possible d’adapter les programmes en fonction de ce que nous avons dans nos fonds. »

A.P-L.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 

Le Sénat vote un budget des Outre-mer en hausse « pour Mayotte et la Nouvelle Calédonie »

Ce n’est qu’une petite partie de l’enveloppe globale dédiée aux Outre-mer qui a été revalorisée, la Mission Outre-mer se monte désormais à 3 milliards d’euros.

Rentrée : Bibliothèques Sans Frontières achemine près de 2 tonnes de fournitures scolaires à Mayotte

Des cahiers, des cartables, des dictionnaires... la mobilisation de BSF, de Cultura, de Stabilo International et d'Hachette permettra de doter environ 1.000 élèves. Une action menée avec le rectorat.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com