Onze accusés comparaissent devant la cour d’assises des mineurs pour tentative d’assassinat et violences aggravées

Ce mardi 19 avril s’ouvrait le deuxième procès de la session d’assises du mois d’avril. Il est reproché aux 11 accusés des faits de tentative d’assassinat et de violences aggravées par trois circonstances : usage ou menace d’une arme, en réunion et avec guet-apens.

Les faits reprochés s’inscrivent dans un contexte de rivalités empiriques entre bandes de jeunes appartenant aux quartiers d’Iloni et Hajangoua, au sein de la commune de Dembéni.

Le 23 janvier 2018, la brigade territoriale de Mamoudzou est appelée à hauteur du centre équestre d’Hajangoua pour des faits de violence avec arme. La victime, B.N., circule alors sur un scooter avec un passager, lorsqu’une dizaine de jeunes armés de bâtons et de pierres s’en prennent à lui, le faisant chuter du deux-roues. Si le passager réussit à s’enfuir, il s’ensuit un violent passage à tabac pour le conducteur. Au vu de son pronostic vital engagé, B.N. a dû être évacué vers La Réunion. Selon un certificat médical, la victime  présentait alors de nombreuses lésions au niveau du rachis-cervical, thoracique et abdominal, ainsi que des troubles neurologiques et un déficit moteur.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou

Selon l’enquête de flagrance et le rapport d’instruction, le lynchage de B.N. n’est pas un hasard. Les agresseurs, en voyant B.N passer, ont décidé de monter un guet-apens afin de venger l’affront subi par l’un des leurs survenus un an plus tôt ; l’un des membres présumés du groupe aurait reçu un coup de club de golf potentiellement asséné par B.N. Se scindant en plusieurs groupes au niveau du centre équestre pour se positionner stratégiquement de part et d’autres de la route nationale, les assaillants auraient pris la victime par surprise, la piégeant lors de son retour de Bandrélé à la nuit tombée. La scène de tabassage aurait duré une dizaine de minutes, et la « mise à mort » n’aurait été évitée que par l’intervention de femmes  aux alentours. A ce jour, la victime souffre de tétraparésie, une infirmité permanente.

Autant de faits jugés en huis clos qui resteront à prouver. C’est ce que le tribunal s’emploiera à faire jusqu’à jeudi, dernier jour de ce procès exceptionnel.

Mathieu Janvier

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