La commune égrenait les projets comme un chapelet ce vendredi : une clinique, une cuisine centrale, un SMA bis, une piscine, un centre sportif et une unité de jour pour enfants polyhandicapés, voilà la feuille de route que l’exécutif né des urnes de 2020, va suivre. Non que la commune se soit réveillée riche comme Crésus, mais elle annonce avoir noué des partenariats, « et nos finances sont bonnes », souligne Youssouf Abdallah, adjoint au maire chargé de l’aménagement, des travaux et de la voierie.
C’est donc à Chirongui que Clinifutur va ancrer la 1ère structure privée de l’île, après avoir envisagé différents sites. Le groupe de santé présent à La Réunion et dirigé par le docteur Michel Deleflie, avait notamment été pressenti par Dominique Voynet, ancienne directrice de l’ARS Mayotte, comme appui à la première crise Covid en 2020. « L’opération que nous menons se fait en partenariat avec l’ARS. Nous visons 1.500 séjours par an, avec une offre diversifiée de services de santé, radiothérapie, chimiothérapie, oncologie, chirurgie, dialyse. » Le groupe Clinifutur est d’ailleurs déjà présent à Mayotte à travers son centre de dialyse Maydia.
« Il s’agit à la fois de désengorger le CHM et à la fois de créer des emplois. Nous les avons évalués à 2.000 directs ou indirects dans les 5 prochaines années. » C’est aussi une capacité supplémentaire de formation pour les étudiants en santé à Mayotte.
Le groupe Clinifutur arrive bien sûr avec son staff de médecins, « sur leurs 200 praticiens, quelques uns s’installeront ici, d’autres tourneront avec leurs services à La Réunion », explique l’élu. La clinique sera construite à l’entrée du village de Miréréni (Chirongui), « le foncier est en cours d’acquisition par la mairie qui le mettra à disposition ».
Un terrain assez vaste pour y implanter de nombreuses autres structures. C’est le cas du 2ème Service Militaire Adapté (SMA), confirmé par le ministre des Outre-mer dans son courrier au président du Département. « Nous avons rencontré le commandant du RSMA. Les modules de formation qui y seront proposés devraient être complémentaires de ce qui se fait à Combani. Il y aura notamment celle de cuisinier, car nous allons créer une cuisine centrale sur le même site ».
En vue des Jeux des Iles
Et c’est le 3ème projet : « Nous avons eu l’accord de l’Etat. La cuisine centrale permettra de fournir des plats chauds aux établissements scolaires, et pourquoi pas, aux compagnies aériennes ! » Le positionnement de Chirongui est un atout souligne-t-il, « au carrefour entre Sada et les 4 communes de la CCSud ».
Pour une fois, l’accompagnement de ces aménagements semble anticipé. Une station d’épuration est en réflexion, mais pas forcément inscrite au programme du Syndicat de l’Eau et de l’Assainissement (SMEAM), « nous ne sommes pas prioritaires. Si ça coince, nous demanderons au titre de l’intercommunalité, la rétrocession de la compétence de façon provisoire. »
Des infrastructures dont les projets sont annoncés chronologiquement, « le plus prêt de voir le jour, c’est la clinique. Nous menons donc plusieurs projets complémentaires sur le même site. »
Sont aussi dans les tablettes, une piscine municipale olympique, sur des fonds européens, « elle pourra aussi servir de centre de rééducation pour les malades de la clinique », un centre sportif d’entrainement de haut niveau, monté avec le conseil départemental, « nous devrions poser la 1ère pierre fin 2023, pour une livraison en 2025, et permettre aux athlètes de préparer les Jeux des Iles de 2027 ». Sur le papier, sont prévus un stade d’athlétisme, une beach arena (terrain de sable), un gymnase, etc.). Et enfin, une unité d’accueil de jour pour enfant polyhandicapés doit être construite, menée par l’intercommunalité, « la mairie de Chirongui a déjà délibéré, et nous avons l’accord de l’ARS. Nous souhaitons l’inaugurer avant la fin de la mandature. »
Une cohérence entre les projets qui séduit les différent financeurs, et dont l’éclosion permettra de créer un nouveau centre urbain, avec les commerces qui ne manqueront pas de s’installer à Mirereni, ce village du Nord de la commune de Chirongui.
Anne Perzo-Lafond