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En cavale, il cambriole un cabinet d’avocat, ses explications valent leur pesant de cacahuètes

Malgré de nombreuses traces ADN, un voleur récidiviste a nié les cambriolages d'un cabinet d'avocat et de grandes surfaces toutes proches malgré des preuves irréfutables. Ses explications alambiquées ont eu le mérite d'arracher quelques sourires, dans la salle d'audience. Déjà emprisonné jusqu'en 2030 pour vols, évasions et viol, son audace n'a pas payé : il a pris 18 mois de plus.

Le cambriolage du cabinet d’avocats YSYS était-il un vol ciblé ? L’enquête n’a pas pu le certifier, le seul suspect n’ayant jamais eu affaire aux juristes qui y travaillent malgré un casier long comme le bras. Mais en emportant exclusivement des sommes en liquide dont ils semblaient connaître l’emplacement exact, les voleurs ont semblé connaître les lieux. S’agissait-il d’un client mécontent ? « Habituellement, nos clients entrent par la porte, pas par la fenêtre », ironise Me Andjilani, qui défendait les intérêts du cabinet de son confrère Yanis Souhaïli. La fenêtre qui était, justement, au cœur des débats.

En effef, à la barre, un seul suspect, identifié grâce à son ADN et à une empreinte retrouvée sur place. Plus précisément sur une cheminée de climatisation toute proche de la fenêtre sciée pour entrer dans le cabinet. Niant en bloc, le prévenu suppose qu’il a dû s’appuyer sur le mur en passant par là. Sauf que la fenêtre se trouve… au premier étage d’un immeuble. « Cette fenêtre n’est pas accessible, c’est au premier étage, les seules personnes susceptibles d’y passer, c’est pour installer des clims » indique Yanis Souhaïli, balayant la défense du cambrioleur présumé. Le cabinet d’avocats avait estimé son préjudice à près de 4000€, sommes dérobées et réparations incluses.

Mais ce cambriolage n’était pas le seul reproché au jeune homme. Alors qu’il était en cavale depuis près de deux ans après une évasion de Majicavo, il a aussi laissé son ADN dans les magasins Jumbo Score et Mr Bricolage, tous deux cambriolés selon un mode opératoire analogue : fenêtre sciée et incursion par le toit. Dans ces deux affaires distinctes, une scie et un pied de biche portaient la trace génétique de ce même suspect. Et là encore, ses explications peinent à convaincre. « En 2018 j’avais un banga à Majicavo Koropa, j’y stockais plein de matériel, ça fait plusieurs années que je ne suis pas passé par là bas » assure-t-il, supposant que les voleurs auraient pu utiliser du matériel lui ayant appartenu. « Et les empreintes, que l’on retrouve au bord de la fenêtre dont les barreaux ont été sciés, c’est quelqu’un qui a pris votre main ? ” ironise la présidente d’audience.

En prison jusqu’en 2030

Me Andjilani défendait ses confrères, victimes du cambriolage

Revenant sur cette fameuse empreinte retrouvée à l’étage du cabinet d’avocat, le prévenu sort alors une autre explication, jusqu’alors jamais évoquée dans la procédure. « J’ai une explication, quand je suis passé près du cabinet d’avocats il y avait des gendarmes, j’étais en cavale, je ne voulais pas tomber nez à nez avec eux et il fallait que je trouve un endroit où passer, j’étais obligé de passer par là » propose-t-il avec un aplomb déconcertant.

“Ça vous est venu là maintenant ?” ironise encore la magistrate, résolument peu convaincue par les assertions du jeune homme qui lui dit reconnaître quand il a fait quelque chose… à condition qu’on lui présente des preuves.

Déjà condamné à 10 reprises dont cinq fois pour vol, il a cette fois écopé de 18 mois ferme. C’est moitié moins que les 3 ans demandés par le parquet, mais ça s’ajoute à la peine de 10 ans prononcée en 2020 pour viol cette fois. L’homme ne serait pas libérable avant 2030.

Y.D.

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