La situation, sans être catastrophique pour le moment, décline rapidement à Mayotte. Seulement cette fois, il n’en va pas différemment pour la métropole. Ce mardi, près de 180 000 cas positifs étaient recensés en France en une seule journée. Un niveau de contaminations quotidiennes inédit qui ne présage rien de bon.
Mais face à cette trajectoire sanitaire similaire de la métropole à Mayotte, peut-on imaginer bénéficier des mêmes renforts sanitaires que lors des précédentes vagues, en cas de dégradation sévère de la situation ? Jusque-là, le décalage était bel et bien présent, la question mérite d’être posée.
Interrogé, le directeur général de l’ARS Olivier Brahic confirme que ce point figure parmi les points clés de l’anticipation. « Déjà je peux vous indiquer que l’hôpital de Mayotte a été renforcé dans le cadre de l’épidémie de bronchiolite » explique-t-il, évoquant des renforts d’infirmières. Avant-hier, une réunion s’est tenue avec le centre interministériel de crise sur le sujet, au cours de laquelle la question était évoquée. Deux ressources sont disponibles selon M. Brahic, en cas de besoin. D’un côté le renfort des armées à l’instar de février dernier, qui pourra acheminer des lits de réanimation supplémentaire. « Et en complément, l’on pourra faire appel à Santé Publique France qui gère la réserve sanitaire pour venir en renfort en personnel médical » précise le directeur de l’ARS. Néanmoins, il précise : « Après effectivement il faut qu’on se dise les choses assez franchement et en toute transparence : ce sera plus difficile dans les prochaines semaines d’avoir des renforts, parce que les étoiles s’alignent mais pas dans le bon sens, toutes les vagues arrivent en même temps ».
Mais selon l’homme qui occupait autrefois le poste de directeur du centre de crise du ministère de la santé, « les outre-mer d’une manière générale sont privilégiés et priorisés dans le cadre des renforts en personnel soignant en cas de vague épidémique ». Des territoires ultramarins prioritaires certes, mais cela n’empêche pas M. Brahic d’expliquer qu’on aura « potentiellement un peu moins de renforts et donc il faut qu’on s’organise de manière encore plus efficiente en cas de vague épidémique ».
Une nouvelle vague potentielle qu’il s’agira d’anticiper. Et pour ce faire, les autorités sanitaires comptent également sur la contribution de la population, entre respect des gestes barrières et vaccination.
Mathieu Janvier