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Mamoudzou

A Mamoudzou, un premier contrat local de santé pour rapprocher la santé préventive des habitants

Fini le chacun-pour-soi, vive la co-construction ; la prévention à la santé, à l'alimentation, la lutte contre les gîtes larvaires ou les rongeurs, la contraception et la lutte contre les addictions, sont autant de sujets relevant des communes, de l'ARS ou du Département. Avec le contrat local de Santé, Mamoudzou met les trois acteurs autour d'une même table pour gagner en efficacité dans la santé préventive. D'autres communes suivent le même chemin.

C’est une première à Mayotte : la commune chef-lieu a signé ce jeudi un contrat local de santé avec l’Agence régionale de santé et le Département. Le grand enjeu, c’est de « gommer les inégalités sociales et territoriales de santé » explique Mvoulana Rabianti, adjointe au maire de Mamoudzou en charge des questions de santé. « C’est un levier qui nous permettra de lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé et de déployer des actions correspondant au mieux aux besoins de la population. La prévention et la sensibilisation font partie intégrante de notre mobilisation » assure-t-elle.

La prévention, c’est en effet le maître mot de ce dispositif, inédit à Mayotte mais qui, datant de 2009, ne concerne pour l’instant qu’à peine plus de la moitié des communes françaises. « Mayotte n’est donc pas en retard » rassure le sous-préfet Jérôme Millet.

Ce contrat tourne autour de plusieurs grands axes, définis lors d’une phase de diagnostic qui a duré près de 9 mois, les travaux sur le contrat ayant été lancés en début d’année.

Julien Thiriat, directeur des soins, voit dans ce contrat local de santé « une manière de pouvoir développer des actions de santé au plus près des territoires, en les inscrivant dans les différents villages, au plus près des habitants, pour les habitants et avec les habitants. On peut avoir des actions qui vont porter sur l’environnement, mais avant tout, il s’établit sur un diagnostic des besoins en santé sur le territoire. Il y a notamment une nécessité de développer l’offre de soins de premier recours. On définit donc des axes et des actions. »

Le premier axe touche à la santé reproductive et sexuelle, avec un volet sur l’accès à la contraception et la réduction des recours aux IVG pour les adolescentes. Le deuxième concerne l’alimentation et la prévention de maladies chroniques comme le diabète ou l’obésité. Vient ensuite l’hygiène avec l’accès à l’eau notamment, mais aussi la lutte contre l’habitat insalubre et contre les maladies vectorielles liées aux moustiques et aux rats. Enfin les derniers axes concernent le cadre de vie, avec des projets sportifs, des sentiers piétons et des activités ciblées dans le temps comme des dimanches sportifs, déjà expérimentés sur la commune, et enfin, l’information sur les dispositifs existants mais peu connus, ce qui est aussi un frein à l’accès à la santé. La mise en place d’équipes mobiles dans les quartiers éloignés, et le déploiements de centres de références pour désengorger Jacaranda sont autant d’idées sur la table.

« Quand on prévient, on n’a plus besoin de soigner »

La grande nouveauté, c’est le principe de co-construction de ce CLS. « Il y a beaucoup d’associations qui vont intervenir dans le cadre de ce contrat local de santé, en mettant en place les actions prioritaires, autour de l’activité sportive, le bien-manger et le bien-bouger, les actions autour du dépistage du VIH ou du diabète, entre autres. On peut le mener avec des acteurs de santé, des équipes communales en appui, des libéraux… Il s’agit de ne pas rester dans le coeur de la ville mais aller aussi à Vahibé, à Tsoundzou, à Kawéni, au coeur des quartiers ».

L’adjointe à la santé Mvoulana Rabianti et le directeur de l’ARS

Pour parvenir à cette ambition , « le CLS apporte des financements » qu’il « met en synergie » explique encore Julien Thiriat. « L’idée c’est aussi d’arriver avec un programme de sensibilisation et avec d’autres outils que ceux qui sont déjà utilisés » poursuit-il, citant notamment la lutte antivectorielle, déjà menée par l’ARS. « Par contre, financer des actions de sensibilisation et rajouter de la lutte antivectorielle autour d’actions menées contre les déchets par exemple, c’est déjà plus intéressant ».

Plus largement, il s’agit de « sortir des murs » des dispensaires et faire « beaucoup de prévention, c’est au coeur de la santé publique car quand on prévient, on n’a plus besoin de soigner derrière » conclut-il.

Y.D.

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