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Mamoudzou

Fortes pluies en novembre : « A Mayotte, les écarts à la normale sont la règle ! »

Ne demandez jamais à Laurent Floch si un épisode, de fortes pluies en l’occurrence, est normal par rapport à une saison, de kashkazi en l’occurrence, qui n’a pas commencé. Et si vous obtenez comme réponse que, « à Mayotte, en terme de météo, rien n’est normal », c’est qu’il parle de statistiques, et qu’il faut décrypter.

Début de la saison des pluies ou pas ? Depuis ce week-end, Météo France enchaine les bulletins de vigilance. Un vrai temps de février ! Pour savoir si nous assistons à un début anticipé de la saison des pluies qui bât théoriquement son plein en janvier-février, nous avons posé la question à Laurent Floch, directeur territorial de Météo France : « Vous dites que la saison des pluies est ‘théoriquement’ en janvier-février, mais à Mayotte, il faut oublier ce genre de référence. Nous pouvons faire des moyennes de pluies sur plusieurs mois, sans parvenir à définir une normale. Par exemple et pour donner une image, si on prend 40 années, 10 seront dans la moyenne, 10 au-dessus, et 20 vont être au-dessous de la moyenne. On ne peut pas dégager de normale. »

En cette toute fin de novembre, c’est « normal » de ne pas voir à l’écran la fameuse ligne de la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT), qui signale de possible arrivées de pluies avec la saison de kashkazi de vents de Nord-Ouest. Mais cette ZCIT n’est pas la seule convergence à nous amener les pluies bienfaitrices. Comme c’est arrivé l’année dernière, nous sommes ces jours-ci sous l’emprise d’un phénomène de « convergence de sillage » : « Des vents qui passent au-dessus d’une vallée à Madagascar rejoignent ceux qui sont passés au Nord de l’île, au Cap d’Ambre, et montent en convergeant en orage en raison d’une atmosphère instable. » Et la chaleur de l’océan accentue de phénomène qui retombe en fortes pluies à Mayotte.

Laurent Floch : « nous étions sur un phénomène de convergence de sillage »

Un radar en vue pour affiner les prévisions

Un phénomène qui ne devrait pas durer, « ça devrait se calmer dans la soirée de mardi, et ça arrive que cela soit suivi par des journées plus sèches. » Et les amas n’ont pas permis de rattraper le retard de cumul de ce mois de novembre… par rapport à la moyenne, « nous sommes en dessous. »

Donc à Mayotte, on peut être dans la moyenne, mais difficile de dégager une normale, « les écarts à la normale sont même la règle ! ».

Des trombes d’eau qui vont alimenter les nappes souterraines permettant aux forages d’être plus prolifiques, « mais il faut laisser le temps d’infiltration, surtout qu’une bonne partie s’est déversée dans le lagon. » Le phénomène étant en cours, les cumuls en mm ne seraient pas parlant, mais en tout cas, on peut se féliciter d’une prévision de Météo France collant à la réalité du terrain. « La vigilance Orange correspond à 120 mm d’eau par 24h, c’est ce qui est tombé à Trévani. »

Météo France avait enrichi ses stations, « mais nous avons été victimes de vandalisme, il n’y a plus que 6 sites de mesures des cumuls d’eau. Nous restons sous-équipés, c’est pourquoi nous voulons monter en puissance. C’est l’objectif du projet de mise en place d’un radar qui nous affranchira à terme des mesures ponctuelles sur les différents points de l’île. »

Les travaux d’installation devraient commencer en 2023, « pour une calibration au 2ème semestre 2024, et une utilisation en 2025. Mais nous pourrons dès 2024 avoir les images très précieuses pour les gestionnaires de l’eau et pour renseigner la préfecture sur les épisodes cycloniques. »

Anne Perzo-Lafond

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