« La plateforme de soutien à la vie associative est un dispositif qui vient en aide aux associations mahoraises, repérées ou volontaires, désireuses d’obtenir un accompagnement technique personnalisé ou un accompagnement logistique ». Sur sa page Facebook dédiée, cette « PSVA » résume ainsi sa vocation première. Créée en mai dernier, elle compte déjà pas moins de 22 associations membres.
Kassandrah Chanfi en est la coordinatrice. « On constate qu’un grand nombre d’associations rencontre des difficultés à remplir un certain nombre de formalités, certaines n’ont pas de RIB, toutes ne se rendent pas compte que le temps passé dans l’administratif va leur permettre de pérenniser leur association. Ce dispositif créé au mois de mai apporte un soutien à la vie associative mahoraise pour lui permettre de s’organiser et se pérenniser » explique-t-elle. « Nous apportons un accompagnement logistique et technique. On met à disposition du matériel, chapiteaux, podiums, véhicules, volontaires de service civiques, afin que des associations qui ont des difficultés financières puissent mettre leurs actions en place sans trop de difficultés. Sur la partie accompagnement technique, c’est plutôt du conseil, pour créer un compte bancaire, gérer les démarches en préfecture ou régler des soucis de gouvernance, on va l’accompagner pour stabiliser son association, gérer son budget ou réfléchir à un projet de leur choix ».
Plus largement, Mlezi a lancé ce dispositif car, bien implantée à Mayotte, la filiale du groupe SOS « entend désormais mettre au cœur de sa stratégie l’accompagnement de petites associations locales afin que les questions sociales soient toujours mieux prises en charge » énonce la plaquette descriptive de la plate-forme.
Des subventions en hausse mais un besoin de formation pour les demander
Le constat est double. D’une part, ‘les pouvoirs publics semblent avoir pris la mesure des besoins du territoire », en conséquence « le montant des financements alloués aux associations est en nette augmentation, depuis plusieurs années ». De plus, « les associations mahoraises sont portées par des citoyens engagés, elles sont ainsi souvent en pointe en matière de diagnostic territorial ». En revanche, « les associations locales, du fait de leurs petites tailles, n’ont souvent pas la structure nécessaire RH, comptabilité,
finances, pour porter des projets et prétendre aux financements de droit commun ». En conséquence, « la concurrence entre groupes associatifs et associations locales est ainsi de fait déséquilibrée ». Plutôt qu’une concurrence délétère, Mlezi compte ainsi développer dans son sillage « un réseau partenarial solidaire » tout en favorisant « le maintien et la professionnalisation » des « petites et moyennes associations ».
Ainsi, alors que la structure n’est pas encore officiellement inaugurée, plusieurs réunions d’information ont déjà eu lieu, dont la dernière en date qui a réuni samedi dernier 8 associations partenaires. Si les besoins remontés à la plate-forme sont variés, celles-ci » avaient besoin qu’on les forme sur le rapport d’activité, car elles avaient des difficultés pour réaliser ce document qui est incontournable et souvent demandé par les acteurs institutionnels pour avoir un financement à la clé » relate Mme Chanfi. Dans le détail, « cette réunion avait trois objectifs : donner aux responsables associatifs présents des outils simples, montrer l’intérêt et l’importance de ce document pour déclencher une prise de conscience que c’est un incontournable, et leur redonner confiance pour qu’ils s’approprient le rapport d’activité. Il y avait beaucoup de théorie et un peu de pratique. Dans un second temps on fera dans quelques semaines un exercice plus pratique pour préparer leur rapport d’activité 2021 ».
De quoi consolider la montée en compétences des associations mahoraises, véritable rempart entre les besoins croissants de la population et un service public confronté au turn over qui ralentit ses dossiers.
Y.D.