Nasrine Wissam, élève au lycée Bamana de Mamoudzou, était présentée en mai dernier comme un « exemple à suivre » par le préfet Colombet. Recommandée par ses enseignants, sélectionnée par le rectorat et la préfecture, elle venait alors d’être nommée « prodige de la République », une distinction qui récompense un lycéen, étudiant ou jeune actif dans chaque département, à l’initiative du ministère de l’Intérieur, et plus précisément de la ministre déléguée Marlène Schiappa.
A Mayotte c’est donc cette lycéenne brillante qui a été choisie, notamment en raison de ses engagements dans le lycée. Membre de plusieurs conseils comme le CVL (conseil de vie lycéenne), le conseil d’administration ou encore de discipline, elle a participé à des projets innovants, comme la création d’une cafétéria, utile pour les élèves confrontés à l’insécurité hors du lycée et désireux de trouver une offre de restauration à l’intérieur, ou encore un dispositif d’aide vestimentaire pour les plus précaires, dans le respect de l’anonymat.
« Je n’en reviens toujours pas, c’est un honneur » témoignait ce jeudi la jeune femme à la case Rocher en présence du préfet. « Tout cela, ce n’est pas que moi, on a travaillé ensemble » insiste-t-elle.
AMORS AMORS, peut être pas duchesse, mais noble dame ?
Quoiqu’il en soit, c’est bien elle la première « prodige de la République » à Mayotte. Et cette distinction s’accompagne d’une responsabilité. L’Etat met en effet à disposition de chaque lauréat un chèque de 500€ pour aider une association dont le choix revient au jeune élu.
Et c’est l’association A.M.O.R.S (Association et mutuelle des originaires de la région du Sambirano), une structure de solidarité franco-malgache, qui a eu ce privilège.
« Avec ce don, l’association devrait relancer des projets mis en suspens par la crise sanitaire, notamment le financement de la scolarité d’enfants de la région de Diego mais aussi à des actions sociales et culturelles ici à Mayotte. « Cela ne bénéficie pas qu’à AMORS mais à tous les Malgaches » a salué le président de l’association. « Ce qu’on a commencé il faut qu’on continue à le faire, grâce à cette aide, on ne va pas s’arrêter là. »
Y.D.