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lundi 20 janvier 2025

L’apprentissage prend de l’assurance avec un nouveau BTS

Le Plan de relance de l’apprentissage bénéficie aussi aux BTS. Mayotte s’enrichit d’une nouvelle formation, avec une filière Assurance, un secteur en plein boom ici. Treize étudiants triés sur un volet de 200 au départ, vont l’intégrer.

Un nouveau cursus vient d’ouvrir pour les étudiants de Mayotte, le BTS Assurance. Une initiative du proviseur Patrick Loval, à la tête d’un lycée de 2.630 élèves, celui des Lumières, « ce qui n’empêche pas de proposer un enseignement de qualité, rapporte-t-il, et toujours avec le soutien du recteur Gilles Halbout. C’est un honneur de travailler avec lui ». En écho, ce dernier lui renvoyait le compliment, tout en rappelant sa volonté « d’ouvrir des formations d’excellence, post Bac, et notamment en apprentissage », la preuve ce BTS Assurance, « la 8ème des nouvelles formations, où on trouve aussi la Digitalisation des relations clients à Sada, le BTS matériaux de construction à Kahani, Expert comptable en Petite Terre et bientôt sur le Tourisme ». Des secteurs qui « collent aux besoins du territoire », rajoute-t-il.

Ils sont 13 à intégrer ce nouveau BTS Assurance en 2 ans. Evelyne Halm, professeur d’Economie gestion, est l’enseignante référente de ce nouveau cursus. « J’ai effectué une sélection d’étudiants à partir des candidatures reçues sur la plateforme Parcoursup, ils étaient plus de 200 au départ, ce qui atteste de l’intérêt des étudiants pour cette nouvelle formation. Après une première sélection, 50 ont été proposés aux entreprises du secteur, qui ont fait leur choix. » Ils et elles sont 13 à intégrer la formation d’une semaine au lycée et une semaine en alternance en entreprise, pour devenir plus tard des Conseillers ou chargés de clientèle, agents d’accueil, gestionnaires de contrat, gestionnaires de sinistres.

L’ensemble des étudiants et les entreprises partenaires

Prolongement des aides au recrutement d’apprentis

Le secteur est en pleine expansion à Mayotte, et les entreprises partenaires s’appellent Groupama, Allianz, AOM Assurances, Prudence Créole, Ylang assurance, les banques BFC et Banque postale, et la mutuelle MGEN. Elles prennent en charge la rémunération de l’apprenti, compensée par les mesures gouvernementales sur l’apprentissage : « Depuis la crise Covid, la mutuelle a mis en place des mesures envers les jeunes, ainsi, à travers la France, ce sont 250 contrats en alternances qui ont été signés », nous explique Bruno Bonnefoy, directeur de la MGEN Mayotte, qui donne un petit coup de pouce supplémentaire aux aides nationales, en versant aux apprentis « une prime Outre-mer ».

L’apprentissage souffrait en France d’un sous-développement structurel, parent pauvre qu’il était parmi les autres formations. Depuis, il y a eu France relance, portant le Plan de relance à l’apprentissage qui a permis en 2020 de donner à cette formation des lettres de noblesse, encore en minuscule, mais quand même, plus de 500.000 contrats d’apprentissage ont été signés l’année dernière. Avec un corolaire, le prolongement des aides à l’embauche annoncé par le premier ministre le 6 septembre dernier, jusqu’au 30 juin 2022. Une aide exceptionnelle de 5.000 euros ou 8.000 euros est accordée pour la 1re année des contrats, selon que le jeune est mineur ou majeur. Elle est dégressive ensuite.

Certains étudiants veulent poursuivre au-delà du BTS en alternance

Le BTS Assurance démarre cette semaine avec des étudiants gonflés à bloc. Tous sans exception remercient Evelyne Halm pour son implication, et chacun faisait partager son expérience. Certains se sont cherchés, « après un Bac Pro en 2019, en mon départ problématique en terme d’intégration en métropole, je suis revenu à Mayotte passer un Bac général, et ce choix d’un BTS Assurance va me permettre d’être rapidement opérationnel », témoigne El-Anrif, 21 ans. D’autres ont décroché leur Bac avec mention, et après une poursuite en licence, ont cherché une expérience professionnelle que leur procure ce BTS en alternance. Pour une autre encore, le BTS n’est pas une fin en soi, « après, je voudrais poursuivre en bachelor d’école de commerce. »

Pour mener à bien la filière, des enseignants ont été repositionnés, d’autres recrutés, « notamment des professionnels des entreprises partenaires qui interviendront en cours », conclut Evelyne Halm, impatiente de donner son 1er cours.

Anne Perzo-Lafond

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