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Mamoudzou

Entre la Cadema et Hawa, une convention pour mieux respirer entre Koungou et Tsoundzou

L'interco Mamoudzou-Dembéni et l'association Hawa, observatoire de la qualité de l'air à Mayotte, ont signé une convention visant à mieux étudier l'impact de la circulation "intense" et prévoir des actions pour mieux respirer sur le territoire de la collectivité.

Alors qu’à 9h du matin, les bouchons commençaient à s’étioler sur la rocade de Mamoudzou, à la Cadema, on parlait justement de pollution atmosphérique. L’intercommunalité Mamoudzou-Dembéni a signé une convention avec l’association Hawa pour tâcher d’améliorer la situation qui s’aggrave avec l’intensification de la circulation.

Hawa, c’est « un réseau de surveillance de la qualité de l’air » rappelle BrunoBrouard-Foster, directeur de l’association. « Il existe un observatoire par région et par DOM. Hawa Mayotte a presque 6 ans d’existence et nos missions principales sont de surveiller en faisant des mesures, de sensibiliser la population et de soutenir les collectivités avec des actions liées à la qualité de l’air ».
C’est ainsi que la Cadema s’est rapprochée d’Hawa. En effet, « globalement la qualité de l’air à Mayotte reste correcte puisque le territoire est petit, c’est une île et les vents permettent la dissémination des polluants » indique le directeur d’Hawa, mais « on note 2 points noirs » pose-t-il. En premier lieu, « le trafic automobile intense entre Koungou et Tsoundzou, voire plus loin, de plus en plus, avec de plus en plus de camions, de porte-conteneurs avec le port qui prend de l’ampleur, et les Mahorais qui s’équipent de plus en plus en véhicules ». De quoi générer une pollution croissante, qui pourrait poser des questions de santé publique si l’insularité ne suffisait plus à disperser les gaz et particules fines issues de ce trafic. Ensuite, « le 2e point noir, reste tout ce qui est brûlage, que ce soit de déchets verts,  poubelles, de plastiques… Il y a aussi le réenvol des poussières qui sont au sol, par les pneus, le freinage etc ». Or, l’association a « un rôle d’alerte et de sensibilisation, mais ce qui touche aux actions futures est le rôle de la préfecture, de l’ARS, de la DEAL et des collectivités locales dans le cadre de leurs programmes PCAET ou de déplacements urbains » termine le directeur.

Le président de l’association acte le partenariat avec l’interco

Du côté de la Cadema donc, « Cette signature s’inscrit dans le cadre du plan climat énergie de la Cadema. La convention présente un objectif technique et un objectif financier », explique Mouniya Mboiboi, chargée de projet transition écologique et biodiversité. « Sur le plan technique, Hawa va nous apporter des données sur la qualité de l’air et les émissions, car on va réaliser le premier inventaire sur la qualité de l’air à Mayotte. Sur le plan financier, on va leur apporter une aide financière. Ce qui est une première. Ils vont aussi nous aider à faire de la sensibilisation à l’environnement, en formant nos agents , et nous on pourra les solliciter pour intervenir sur des événements » complète la jeune femme.

Des aides pour l’achat d’un vélo

Par ailleurs, « au fur et à mesure on va essayer d’ajouter d’autres objectifs, on va poser des stations de surveillance, car l’idée est d’en poser d’autres sur l’agglomération du Grand Mamoudzou où on a une pollution du fait de la saturation des axes routiers. On invite aussi les autres collectivités à signer des conventions avec Hawa » reprend-elle. Egalement, l’interco prévoit d’investir dans des modes de déplacement moins polluants pour l’atmosphère de Mayotte.

La chargée de projet détaille la politique environnementale de la Cadema pour la qualité de l’air

« On a d’autres actions, comme le renouvellement de la flotte de la Cadema qui n’est actuellement que motorisée en diesel ou essence, on va acquérir 5 véhicules hybrides ou électriques en 2021 et 2022, ainsi que 5 scooters électriques et 10 vélos, afin de montrer l’exemple. Et pour démocratiser le vélo, il y aura une prime entre 150 et 600€ selon les revenus du foyer pour l’acquisition d’un vélo ».

De quoi inciter les habitants à s’éloigner du réflexe voiture ou deux-roues motorisé pour les petits trajets. Une aide d’autant plus appréciable que les bicyclettes à Mayotte ne sont pas, faute de demande sans doute, le produit le plus accessible qui soit.

Y.D.

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