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lundi 27 janvier 2025

À Iloni, du basket et du foot pour contrer l’oisiveté

Dans le même panier. Dans les va-et-vient de la partie de basket, il y a des filles et des garçons. Des joueurs expérimentés et des novices. Il y a sur le bitume brûlant des pieds nus, des chaussures dernier cri, des chasubles qui tombent jusqu’aux genoux et des maillots des Chicago Bulls. Il y a des gamins et des jeunes adultes, certains viennent d’Ongojou, d’autres de Tsararano ou de Dembéni. Il y a deux équipes, forcément, qui s’affrontent et pourtant, tous jouent sur un pied d’égalité. Avec le même sourire.

« C’est précisément cela que l’on recherche en organisant ce genre d’évènement », explique Hassani Ahmed en s’éloignant de la sono crachant du rap et relayant l’infatigable animateur. « L’objectif est de faire se mélanger les jeunes de différents quartiers. Dans le contexte de délinquance que l’on connaît sur l’île, on se rend compte qu’il est indispensable de faire tomber les barrières de créer de la cohésion. À travers le sport, ça marche très facilement », poursuit le médiateur social de l’Aecum. Laquelle association d’étudiants est à l’initiative de l’évènement du jour et dont les membres n’hésitent pas à mouiller le maillot. « Très vite, les tensions sont oubliées », affirme Hassani Ahmed. C’est vrai, sur le terrain l’ambiance est bon enfant quand aux abords on rivalise de cris de joie à chaque point.

« On n’a rien à faire sinon »

Autre objet de la rencontre qui jonglera entre basket et foot le temps d’une journée : animer la vie de cette centaine de jeunes issus de quartier défavorisés. « Beaucoup d’entre eux n’ont pas d’activité, c’est vrai pour une partie durant toute l’année mais c’est presque vrai pour tout le monde durant les vacances. Associée aux autres problématiques, l’oisiveté peut vite devenir un problème », considère le médiateur social regrettant qu’il y ait « encore trop peu d’initiatives pour occuper la jeunesse ». Alors on occupe le terrain, et le temps.

« On a besoin de ça, sinon on s’ennuie et je pense que c’est mieux de faire ça que d’être sur la route », explique une jeune suppportrice. Vite rejointe par un groupe, tout le monde acquiesce. « On n’a rien à faire sinon », lance-t-on en choeur, alors « on vient pour s’amuser, rencontrer de nouvelles personnes ça fait du bien », poursuit un adolescent,

Des stands animés par des associations partenaires sont également présents pour aller « au-delà du sport ».

encore tout essoufflé de son quart-temps. « J’ai même trouvé une copine ici », glisse-t-il, provoquant l’hilarité de la bande… Et un peu de gêne chez l’intéressée.

Un pas vers l’insertion

« Ça va bien au-delà du sport », résume-t-elle d’ailleurs. En attestent notamment une série de stands dressés aux quatre coins du plateau. « On essaye d’entrer dans un encadrement pérenne de ces jeunes, nombre d’entre eux sont déjà suivis par nos partenaires [la Croix-Rouge, Messo et Wema Watrou]. Et on profite de ces moments pour faire de la prévention sur différents sujets comme les maladies sexuellement transmissibles, guider sur l’insertion etc. », détaille Hassani Ahmed.

« On s’amuse et en même temps je cherche une formation ou quelque chose d’autre », indique justement un jeune basketteur déscolarisé. Avant de reprendre la partie. Un bond en avant.

G.M

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