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jeudi 16 janvier 2025

« On a besoin de travailleurs sociaux pour lutter contre la délinquance »

L'institut régional du travail social (IRTS) a inauguré ce jeudi ses nouveaux locaux à Kawéni. De quoi augmenter son offre de formation, répondre aux besoins du territoire et fournir du plein emploi aux candidats, demandés mais aussi attendus par les employeurs qui se bousculent pour les prendre en stage et les recruter ensuite.

Ils sont assistants sociaux, moniteurs éducateurs, éducateurs de jeunes enfants ou encore éducateurs spécialisés. Tous ont été formés à Mayotte, et tous ont trouvé un emploi pérenne à leur sortie de formation. Aux 61 nouveaux diplômés d’Etat dans le domaine du social, on peut ajouter les quelque 211 formateurs occasionnels et les 7 formateurs permanents.

Tous ces emplois créés l’ont été grâce à la création en 2016 de l’antenne locale de l’IRTS à Mayotte. Si elle dépend de l’institut régional basé à La Réunion, cette antenne permet de former des personnels sur place. « Avant qu’il y ait cette antenne à Mayotte c’est l’IRTS de La Réunion qui formait les travailleurs sociaux de Mayotte » rappelle Combo Abdallah Combo, cadre de formation dans l’antenne mahoraise. Des futurs diplômés qui devaient donc pour cela s’expatrier quelques mois, avec les difficultés logistique que l’on peut imaginer.

Photo de groupe pour marquer l’événement, Etat et département main dans la main

La création de l’antenne de Mayotte avait permis de lancer une formation de moniteurs éducateurs, dont la première promotion, de 20 candidats, avait donné lieu en 2018 à 18 diplômés. Depuis l’antenne locale a bien grandi puisqu’elle a vu passer pas moins de 170 apprenants, diplômés ou en cours de formation.

« On a ouvert l’antenne au centre Maharajah avec l’objectif de créer une filière par an, relate Mariame Saïd », vice-présidente du Conseil départementale en charge de la formation. « En 5 ans on a créé 6 filières, c’est un beau travail. Chaque année nous mettons plus d’un million d’euros pour former ces étudiants au travail du social. On a besoin de travailleurs sociaux pour lutter contre la délinquance. On arrive à 56 diplômés qui sont en emploi à 100% ».

Six promotions, c’est déjà beaucoup pour les nouveaux locaux jugés « trop petits ».

« On a 5 salles de classes, et des promotions de 20 élèves », précise Combo Abdallah Combo. « Comme on monte en compétence, les locaux neufs vont vite être saturés. Mais avec les promotions à venir on va pouvoir s’organiser quand même car les formations sont en alternance, donc on va pouvoir jongler entre les plannings. On a des formations cycliques, on finit une formation avant de lancer une autre promotion. »

De la place pour chacun

Et si le taux de réussite aux examens atteint 95% (certains candidats pour raisons personnelles ont pu ne pas s’y présenter), le taux d’emploi à la sortie est, lui, bien de 100%, du moins parmi les candidats qui sont restés à Mayotte.

Les structures locales sont en effet demandeuses. Le Conseil départemental, via des services comme la Direction de la protection de l’enfance, ou la Maison départementale des personnes handicapées, est à la fois un financeur de la formation et un gros recruteur. Mais de nombreux autres acteurs du secteur médico-social s’arrachent ces nouveaux professionnels. Une liste non-exhaustive comprend Mlezi Maore, les Apprentis d’Auteuil, l’Apajh, Solidarité Mayotte et on l’a dit, le Conseil départemental. Même l’Etat a fait part de son intérêt.

Claude Vo-Dinh, prêt à recruter 5 diplomés à la préfecture

« Cette inauguration nous permet à la fois de porter des satisfecit mais aussi de faire passer un message : la situation de Mayotte mérite la place d’un IRTS et de l’ensemble de ses promotions », indiquait Claude Vo-Dinh, secrétaire général de la préfecture. « Notre institut se trouve à un carrefour, du vivre ensemble, du social, de la jeunesse et de la formation.
Ces locaux, même s’il sont déjà trop petits, sont efficaces. Il faut continuer dans cette politique volontariste. Nous souhaitons nous aussi recruter 5 travailleurs sociaux pour monter les “bataillons de prévention” qui vont travailler dans les quartiers et s’occuper des jeunes lors des vacances scolaires. Nous méritons une meilleure image sur ce territoire » concluait-il.

Y.D.

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